Une étude de l’OMS présente des interventions destinées à améliorer la santé cardiovasculaire au Tadjikistan

WHO

Une nouvelle étude de l’OMS/Europe révèle qu’en 12 mois, il est possible de mieux maîtriser la tension artérielle dans le cadre des soins de santé primaires au Tadjikistan, et ce grâce aux outils de l’OMS. Il existe une relation directe entre l’hypertension artérielle et de nombreuses maladies cardiovasculaires fréquentes dans ce pays.

« Il s’agit d’une étude importante qui montre que, même dans un contexte où les ressources sont relativement limitées, il est possible d’obtenir un changement réel dans la pratique clinique, qui peut être bénéfique pour la santé des patients », déclare le docteur Jill Farrington, médecin-responsable régionale de la division Maladies cardiovasculaires et diabète de l’OMS/Europe.

Publiée dans BMC Health Services Research, cette étude analyse la mise en œuvre et l’évaluation d’interventions essentielles pour le contrôle de l’hypertension et la prévention des maladies cardiovasculaires dans le système des soins de santé primaires.

Une charge de morbidité qui nécessite une prise en main

Au Tadjikistan, la charge des maladies cardiovasculaires rend particulièrement cruciales la détection et la gestion des facteurs de risque dans le système des soins de santé primaires.

Le dernier rapport sur l’approche STEPwise de la surveillance (STEPS) adopté par l’OMS a révélé qu’un tiers des habitants du Tadjikistan n’ont jamais fait mesurer leur tension artérielle et que plus de 30 % d’entre eux souffrent d’hypertension. Le rapport indique également que plus des trois quarts des habitants présentant une hypertension artérielle ne bénéficient pas d’un traitement approprié.

Les maladies non transmissibles sont la principale cause de mortalité dans la Région européenne de l’OMS. Le risque de mortalité prématurée due aux 4 grandes maladies non transmissibles (maladies cardiovasculaires, diabète, cancer et maladies respiratoires chroniques) est élevé au Tadjikistan, avec une incidence disproportionnée chez les hommes.

Une étude pilote pour une meilleure santé cardiovasculaire

En 2018, le Tadjikistan a mis à l’essai et évalué l’ensemble d’interventions essentielles contre les maladies non transmissibles (« PEN »), récemment conçu par l’OMS. Ces interventions ont trait aux modes de vie sains, aux protocoles thérapeutiques fondés sur des bases factuelles, à l’accès à des médicaments et à des technologies essentiels, à la gestion des risques, aux soins et au partage des tâches au sein des équipes, et aux systèmes de surveillance (HEARTS). L’objectif de l’ensemble des techniques PEN/HEARTS de l’OMS est de proposer une démarche stratégique pour une meilleure santé cardiovasculaire grâce à des directives cliniques simplifiées.

En collaboration avec l’OMS/Europe et le bureau de pays de l’OMS au Tadjikistan, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a réuni un comité directeur national chargé d’adapter, de mettre à l’essai et d’évaluer l’ensemble de techniques en mettant l’accent sur le contrôle des systèmes, l’élaboration de stratégies durables et évolutives et l’harmonisation avec d’autres réformes du système de santé.

Pour y parvenir, une étude comportant une intervention complexe a été élaborée et mise à l’essai dans une région du Tadjikistan, avec la participation de 19 centres de soins de santé primaires. Cette étude englobe :

  • l’adaptation des algorithmes cliniques PEN/HEARTS de l’OMS pour l’hypertension et le diabète ;
  • une formation de 2 jours pour 120 médecins et infirmiers sur la prévention et la gestion des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires ;
  • des visites pour une supervision encourageante ;
  • des outils d’aide à la prise de décisions sur le plan clinique ;
  • un soutien pour l’amélioration de la qualité.

Après 12 mois, le contrôle de la tension artérielle s’était grandement amélioré, tout comme l’évaluation des facteurs de risque (notamment par la mesure de la tension artérielle), le statut tabagique, et la prescription de statines et de trithérapies.

À long terme, ces améliorations pourraient se traduire en une réduction significative du nombre de décès prématurés dus aux MNT, notamment aux maladies cardiaques. Il s’agit d’un point capital pour ériger un système de santé fondé sur des bases factuelles au Tadjikistan, et pour un alignement avec les objectifs de développement durable et le Programme de travail européen 2020-2025 de l’OMS, qui vise à ne laisser personne de côté.

Ce projet a bénéficié d’un soutien financier sous forme de dons des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis d’Amérique et des pouvoirs publics de l’Allemagne, du Danemark et de la Fédération de Russie.