Un séminaire d'orientation organisé au Kirghizistan permet d'établir un lien entre la couverture universelle et la modernisation de la prestation des services
WHO/Artur Buiuklianov
Le ministère de la Santé du Kirghizistan a récemment organisé, avec le soutien de l'OMS, un séminaire d'orientation de haut niveau pour examiner la couverture universelle et la modernisation de la prestation des services, deux questions fondamentales du système de santé. Près de 100 participants ont assisté à ce séminaire qui s'est tenu les 29 et 30 novembre 2012.
Cet événement s'inscrit dans le cadre d'une série d'activités visant à aider les États membres à parvenir à la couverture universelle, sous l'égide de l'OMS/Europe et avec le soutien du Siège de l'OMS et du ministère du Développement international du Royaume-Uni.
Prévention, dépistage et prise en charge des maladies chroniques
La séance-programme était axée au départ sur l'amélioration de la prévention, du dépistage et de la prise en charge des maladies chroniques par la promotion des soins de santé primaires et l'alignement des mécanismes de financement de la santé à la fois sur la population (demande) et sur les professionnels de santé (offre). Le professeur Karl Lauterbach, membre du Parlement allemand et président de son comité de la santé, a expliqué les efforts déployés par son pays en vue d'améliorer la prise en charge des maladies chroniques. Il a souligné que, si les ressources font la différence, il importe davantage d'organiser les soins de la façon appropriée et de fournir des incitants économiques afin de modifier le comportement des agents de santé ainsi que celui de la population.
La couverture universelle
L'importance de la couverture universelle en vue de garantir la bonne santé pour tous et le rôle essentiel du financement public pour y parvenir ont également été abordés.
Prenant la parole sur cette question, Jantoro Satybaldiev, premier ministre du Kirghizstan, a mis en évidence l'utilisation efficace des ressources, en particulier dans un pays doté d'une marge budgétaire limitée.
« Nous ne disposons peut-être pas de beaucoup de ressources pour financer le système de santé, mais nous devons nous assurer que nous les utilisons aussi efficacement que possible, et en gaspillant le moins possible, » a-t-il déclaré.
Les experts ont insisté sur le fait que, si le modèle kirghiz de financement de la santé est considéré dans le monde entier comme un pionnier de la réforme, des décisions difficiles restent à prendre. En effet, la baisse des recettes fiscales prévues à l'avenir devront être compensées par l'amélioration de l'efficacité du système de santé et la mise en place d'une enveloppe de prestations garanties par l'État davantage favorables aux pauvres.
Gouvernance du système de santé
Enfin, la session a permis d'aborder les questions de la gouvernance du secteur de la santé, telles que les rôles et les responsabilités du ministère de la Santé et de la caisse d’assurance maladie obligatoire, ainsi que les questions relatives à l'autonomie des prestataires. La nécessité de renforcer les mécanismes de responsabilisation a été soulignée, avec l'adoption d'un processus de désignation concurrentielle à tous les niveaux du secteur.
Outre Jantoro Satybaldiev, le premier ministre du Kirghizstan, Kamila Talieva, vice-première ministre des Affaires sociales, Gulmira Kudaiberdieva, responsable de la politique sociale au sein du cabinet présidentiel, Ratbek Eshmambetov, chef du bureau du Parlement, des gouverneurs d'oblast, ainsi que des experts du ministère de la Santé, de la caisse d'assurance maladie obligatoire et du ministère des Finances ont assisté à la séance-programme. Almazbek Atambaïev, président du Kirghizistan, a également prononcé un discours de bienvenue.
Évaluation annuelle conjointe
Les débats engagés lors du séminaire d'orientation de haut niveau ont contribué à l'évaluation annuelle conjointe, organisée du 3 au 7 décembre 2012. Ce fut l'occasion de convenir des plans de travail pour 2013 dans les domaines des maladies cardiovasculaires, de la santé maternelle et infantile, de la tuberculose et du VIH, et en ce qui concerne les questions transversales du renforcement du système de santé. Cet exercice a lieu deux fois par an pour permettre aux principaux intervenants du secteur de la santé et partenaires du développement d'évaluer conjointement les progrès accomplis en vue d'atteindre les objectifs sectoriels clés et de convenir des orientations futures.
