Altynai Karakhoishiyeva accompagne les parturientes pendant la pandémie de COVID-19

WHO

Altynai Karakhoishiyeva, obstétricienne et gynécologue, travaille dans une maternité d’Almaty (Kazakhstan).

Cela fait 15 ans qu’Altynai Karakhoishiyeva travaille comme gynécologue-obstétricienne à la Maternité municipale n° 1 d’Almaty (Kazakhstan). Elle a décidé de continuer à travailler dans cet hôpital lorsqu’il est devenu un lieu de confinement pour les mères en cas de suspicion de COVID-19.

En mars 2020, lorsque les premiers cas de COVID-19 ont été détectés à Nur-Sultan et à Almaty, le bureau de pays de l’OMS au Kazakhstan a fourni des informations capitales à ces établissements de santé pour les aider à former le personnel soignant. Ces formations ont contribué à préparer les intervenants du secteur de la santé à fournir les meilleurs soins possibles et à comprendre les mesures à adopter en cas de suspicion d’infection par le coronavirus.

Pendant 2 jours, les spécialistes des maladies infectieuses de l’autorité de santé ont formé le personnel de la Maternité municipale n° 1 pour lui montrer comment se protéger et prendre soin des personnes ayant contracté la COVID-19. L’objectif, pour l’équipe, était d’en apprendre un maximum sur ce nouveau virus en appliquant des directives nationales basées sur les recommandations de l’OMS. Le 9 mars, l’hôpital a réouvert ses portes.

« Dès le lendemain, à partir de 6 heures du matin, nous avons commencé à recevoir des personnes qui avaient été en contact étroit avec des cas confirmés de COVID-19 », se souvient Altynai. « Deux jours plus tard, nous avons également commencé à admettre des femmes enceintes qui étaient en quarantaine ; bon nombre d’entre elles avaient été testées positives au virus. Ce jour-là, j’ai participé à 3 accouchements et à 1 opération. Toutes ces femmes avaient la COVID-19. »

La peur et la solitude

Altynai explique qu’avant le début de la pandémie de COVID-19, il était plus facile de travailler à l’hôpital et que les conditions étaient meilleures pour les parturientes. Il y avait suffisamment d’infirmiers/ères qui pouvaient apporter un soutien psychologique pendant l’accouchement, en particulier pour les mères dont c’était le premier enfant. Elle dit qu’avec la pandémie, les femmes en travail se sentent plus seules pendant leurs contractions et leurs douleurs, ce qui peut renforcer leur inquiétude. Et elle a peur pour elle-même et pour ses collègues.

« Quand je travaille avec les patientes infectées à la maternité, je n’ai pas peur, mais au fond de moi, je m’inquiète pour ma famille et mes enfants. Lorsque nous voyons que la parturiente et le nouveau-né vont bien, il devient plus facile de gérer mes craintes. »

Une résilience face aux difficultés

Pour le personnel, il est très difficile de porter un équipement de protection 24h/24. « Parfois, les masques et les respirateurs provoquent des ecchymoses ou des rougeurs, et certaines personnes sont allergiques aux matières employées. Par ailleurs, il faut les changer régulièrement lorsqu’ils s’humidifient. C’est une période difficile pour tous les travailleurs de la santé du monde, et nous avons tous les mêmes défis à relever », déclare Altynai.

« À l’hôpital, tout peut arriver », fait-elle remarquer. « Par exemple, l’état stable d’une patiente peut soudainement se détériorer. Il y a aussi des moments où vous devez agir rapidement pour sauver la vie d’un bébé. Malgré tout cela, j’aime travailler dans cet hôpital. Je pense être une personne endurante, et quand je surmonte des difficultés, je trouve la motivation nécessaire pour continuer. Le travail est difficile, mais quand une femme prend son bébé dans ses bras et vous remercie, tout le reste est oublié. »