La Région européenne est en bonne voie de mettre un terme à la violence à l’égard des enfants, mais un engagement accru et davantage d’action sont encore nécessaires

WHO/Malin Bring

Selon un nouveau rapport de situation de l’OMS sur la prévention de la maltraitance des enfants, la Région européenne de l’OMS est en bonne voie d’atteindre une réduction de 20 % de la maltraitance d’ici 2020. Les projections sont fondées sur les données relatives aux tendances en matière d’homicides, qui constituent l’une des bases de référence pour évaluer les progrès accomplis à cet égard. Le rapport estime que 629 homicides d’enfants de moins de 15 ans ont eu lieu dans la Région en 2015, ce qui représente une amélioration par rapport aux dernières estimations de 2014.

Cependant, les homicides d’enfants représentent une très faible proportion de la maltraitance, parce que pour chaque décès, des milliers de cas sont orientés vers des services de protection de l’enfance et admis à l’hôpital. En outre, on estime que pour chaque cas porté à l’attention des organismes de protection de l’enfance, 100 ne sont pas détectés. Pour atteindre la cible 16.2 des objectifs de développement durable, à savoir mettre un terme à toutes les formes de violence dont sont victimes les enfants d’ici 2030, les pays doivent s’engager davantage et prendre des mesures concrètes. Les progrès présentés dans le rapport devraient inciter les différents secteurs à collaborer.

Le Rapport de situation sur la prévention de la maltraitance des enfants en Europe (European status report on preventing child maltreatment) est une évaluation à mi-parcours de l’engagement pris par les pays afin de prévenir la maltraitance des enfants. En 2014, l’OMS a élaboré le Plan d’action européen pour la prévention de la maltraitance des enfants 2015 2020, qui a été adopté par les 53 États membres de la Région européenne lors de la soixante-quatrième session du Comité régional de l’OMS pour l’Europe. Ce rapport décrit les importants progrès accomplis dans la mise en œuvre des programmes de prévention, ainsi que les problèmes rencontrés à cet égard.

Le rapport considère que, même si la maltraitance des enfants est certainement plus visible, les pays doivent concrétiser leur intérêt pour le plan d’action en renforçant très sensiblement leur engagement. Pour atteindre l’objectif d’une réduction de 20 % des homicides d’enfants et de la maltraitance à l’égard des enfants d’ici 2020, davantage de pays doivent effectuer des études périodiques, mettre en œuvre des programmes de prévention et financer correctement les plans d’action intersectoriels. Selon le rapport, si 3 pays sur 4 disposent d’un plan d’action national de prévention de la maltraitance des enfants, seulement 1 plan sur 3 est entièrement financé. Pareillement, malgré les preuves d’un changement d’attitude des parents et de personnes qui s’occupent des enfants en ce qui concerne le recours à la violence, seuls 6 pays sur 10 disposent d’une législation exhaustive interdisant les châtiments corporels dans tous les contextes, y compris à la maison.

Un bilan complet de la situation sera présenté le 20 septembre 2018 par la directrice régionale de l’OMS pour l’Europe à l’occasion de la soixante-huitième session du Comité régional de l’OMS pour l’Europe organisée à Rome (Italie), et une analyse du rapport et de ses conclusions sera publiée dans The Lancet Child & Adolescent Health.