1ère journée du Comité régional

Tofik Babayev

Moments forts du 12 septembre 2011

La première journée bien chargée de la soixante et unième session du Comité régional de l’OMS pour l’Europe a débuté par une allocution d’Ilham Aliyev, président de l’Azerbaïdjan, et s’est achevée par une discussion en séance plénière sur la procédure d’élaboration de la nouvelle politique européenne de la santé, Santé 2020.

Allocution du président de l’Azerbaïdjan

Après avoir chaleureusement accueilli l’ensemble des délégués, Ilham Aliyev, président de l’Azerbaïdjan, a remercié l’OMS pour son « précieux » travail et expliqué les modalités de la réforme du système de santé en Azerbaïdjan. « Mon gouvernement attache beaucoup d’importance aux questions relatives aux soins de santé et au secteur social », a-t-il déclaré. « Au cours des cinq dernières années, nous avons considérablement augmenté notre budget de la santé et les bases techniques destinées à la santé ont été renforcées. » Le président a souligné que les réformes ont lieu dans toutes les régions du pays et a mis l’accent sur les efforts visant à former des médecins et à améliorer leur expérience internationale, à réduire la mortalité maternelle et infantile, à mettre en place un environnement sain pour les habitants, à faire en sorte que tous aient accès à des ressources en eau pourtant limitées, à encourager les jeunes à adopter des modes de vie sains et à essayer de remédier à la pauvreté. Pour conclure, il a déclaré que les réformes de la santé sont indissociables des réformes économiques.

L’activité de l’OMS/Europe

L’année dernière a été une année de réalisations et de défis, a déclaré Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe, dans l’allocution d’ouverture qu’elle a prononcée aujourd’hui devant les délégués. Citant l’épidémie de poliomyélite dans la Région européenne de l’an dernier, ainsi que les épidémies actuelles de rougeole et de rubéole et le problème alarmant de la tuberculose multirésistante, Mme Jakab a salué le travail remarquable effectué et les 45 millions de doses de vaccin antipoliomyélitique oral administrées pour arrêter la propagation de la poliomyélite, mais elle a reconnu qu’il restait encore beaucoup à faire pour lutter contre les autres maladies transmissibles.

Même si nous sommes maintenant en bonne voie pour éliminer la rougeole de la Région d’ici 2015, par exemple, le nombre de personnes vivant avec le sida a triplé dans les pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale depuis 2000.

Toutefois, les maladies transmissibles ne sont pas les seules pour lesquelles la Région doit prendre des mesures, car « l’Europe et les Amériques se partagent le triste privilège d’avoir la part la plus importante de décès imputables aux maladies non transmissibles et aux traumatismes », a déclaré Zsuzsanna Jakab. Des plans d’action concernant les maladies non transmissibles, l’alcool, le VIH/sida, la tuberculose pharmacorésistante et la résistance aux antibiotiques seront examinés durant la semaine. Ces plans sont élaborés sur la base d’une nouvelle « approche fondée sur les systèmes de santé » afin que l’on ait l’assurance qu’une fois ces plans adoptés, les systèmes auront la capacité de les mettre en œuvre.

Pour conclure, la directrice régionale a évoqué la question de la réforme de l’OMS et assuré les délégués que les analyses des fonctions essentielles du Bureau régional, de même que la capacité d’élaborer et de mettre en œuvre les plans d’action, tiennent compte de l’évolution permanente du processus de réforme et seront ajustées en conséquence.

Fixation des objectifs de Santé 2020

Au cours d’un déjeuner d’information, les pays ont examiné le processus et les difficultés concernant la fixation d’objectifs devant compléter la politique européenne de la santé, Santé 2020, actuellement en cours d’élaboration. La Région européenne établit depuis longtemps des objectifs sanitaires liés aux politiques, la politique de la Santé pour tous et la politique SANTE21 en étant des exemples notables. Des travaux ont déjà été entrepris en vue de recenser les anciennes politiques et de les relier aux six principaux domaines de Santé 2020 : la gouvernance, les inégalités de santé, l’investissement dans une population en bonne santé, la charge de morbidité, la création d’environnements sains et le renforcement des systèmes de santé. Ce recensement a révélé une pléthore d’objectifs à exploiter, mais aussi des insuffisances importantes dans les domaines de la gouvernance et du bien-être. On a ainsi remarqué qu’au cours des soixante ans de son histoire, l’OMS avait pris toute la mesure de l’existence de la mort, de la maladie et de la mauvaise santé, mais qu’elle n’avait jamais fixé d’objectif concernant le bien-être.

Les pays se sont déclarés en faveur de la fixation d’objectifs, mais ont également pris conscience d’importantes difficultés liées à la diversité dans la Région, à la contradiction entre des mandats politiques à court terme et le long terme souvent nécessaire pour atteindre les objectifs dans le domaine de la santé, et à l’engagement intersectoriel sans lequel ces objectifs ne sauraient être atteints. 

Plan d’activités commun à l’OMS/Europe et au Fonds mondial

Lors d’une courte cérémonie en séance plénière, Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe, et Michel D. Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ont procédé à un échange de lettres et lancé un plan d’activités conjoint pour 2011-2012.

À propos de l’intensification de la coopération entre les deux organisations, Michel Kazatchkine a déclaré : « Certes, la Région européenne de l’OMS est confrontée à des difficultés sans précédent en matière de santé, mais j’entrevois aussi des chances uniques, telles que les partenariats solides qui se font jour entre la société civile et les pouvoirs publics dans certains pays, la meilleure coordination entre les organisations multilatérales (dont la signature d’aujourd’hui constitue un bon exemple), la ferme volonté de nombreux professionnels dévoués de s’employer à résoudre les problèmes en matière de santé, et l’engagement politique et financier accru des gouvernements vis-à-vis de la santé. Grâce à tout cela, j’ai bon espoir qu’en coopérant, nous allons pouvoir relever ces défis. » 

Allocution de l’ambassadrice de bonne volonté pour les objectifs du Millénaire du développement (OMD) en rapport avec la santé

En sa qualité d’ambassadrice de bonne volonté pour les OMD en rapport avec la santé dans la Région européenne, Mme Sandra Roelofs a présenté une courte allocution devant les délégués et a plaidé en faveur d’un appui politique et de ressources financières durables pour permettre la réalisation de ces objectifs d’ici 2015.

Inégalités sociales en matière de santé et gouvernance pour la santé au XXIe siècle

Une série d’études est entreprise afin d’orienter l’élaboration de Santé 2020. Au cours du déjeuner, les ministres ont été informés de l’état d’avancement des travaux à ce jour. Le professeur Michael Marmot, University College London (Royaume-Uni), a présenté une étude sur les inégalités sociales de santé, en citant des exemples de disparités sanitaires au sein des villes. Ainsi, à Oslo et à Londres, il existe respectivement une différence de 17 et de 10 ans entre l’espérance de vie des populations à revenu élevé et à revenu faible. Les ministres ont évoqué la nécessité de mobiliser différents secteurs pour agir sur les inégalités de santé.

Le professeur Ilona Kickbusch, directrice du Programme de santé globale à l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève (Suisse), a passé en revue les principales conclusions de l’étude sur la gouvernance pour la santé qu’elle a dirigée. Elle a informé les ministres que si les questions environnementales amènent les responsables de l’élaboration des politiques à adopter une approche « pangouvernementale », les questions sanitaires restent à la traîne, malgré l’importance cruciale de la santé sur le développement économique.

Coopération plus étroite entre les organes directeurs

L’année dernière, le dix-huitième Comité permanent du Comité régional (CPCR) a pour la première fois organisé une réunion à laquelle tous les États membres ont pu assister en tant qu’observateurs, et une réunion conjointe avec les membres européens du Conseil exécutif. Josep Casals, président du CPCR, a expliqué comment cette transparence accrue et sa composition élargie à 12 membres avaient renforcé le Comité permanent, et a indiqué qu’il avait été proposé d’apporter d’autres changements à son règlement intérieur. Après avoir passé en revue et examiné la plupart des points importants inscrits à l’ordre du jour du Comité régional, le CPCR a eu la conviction que les progrès réalisés par le Comité régional donneraient l’impulsion à la Région européenne pour les dix prochaines années.

Maris Jesse, observatrice estonienne auprès du CPCR et membre européen du Conseil exécutif, a indiqué que l’adoption de la résolution de l’Assemblée mondiale de la santé sur la réforme de l’OMS, notamment sur son financement futur, était « l’occasion pour nous de faire part de nos attentes au XXIe siècle ». Elle a attiré l’attention sur d’autres questions soulevées par les résolutions et décisions de l’Assemblée mondiale de la santé et du Conseil exécutif qui intéressent particulièrement la Région européenne : le Règlement sanitaire international, la préparation à la pandémie de grippe, le renforcement des personnels de santé, les structures durables de financement de la santé et l’eau potable et l’assainissement. En expliquant que la Région européenne avait soutenu avec un dynamisme particulièrement marqué les initiatives mondiales dans ces domaines, les trois dernières ayant été lancées par des membres européens du Conseil exécutif, elle a ajouté : « Une bonne gouvernance contribue réellement à un monde meilleur. »

Élaboration de la nouvelle politique européenne de la santé, Santé 2020

Les discussions sur l’élaboration de Santé 2020, sa vision, ses valeurs, ses principaux axes et approches ont commencé aujourd’hui dans le cadre d’une table ronde ministérielle et d’un débat plénier. Les discussions s’achèveront demain et les résultats seront publiés dans la prochaine parution des dernières informations.

Les moments forts de la journée de mardi sont :


  • les conclusions du débat sur l’élaboration de la politique européenne de la santé, Santé 2020 ;
  • une allocution de Margaret Chan, directeur général de l’OMS ;
  • des tables rondes ministérielles consacrées à l’action sur les déterminants sociaux de la santé et aux défis cruciaux pour les systèmes de santé ; et
  • une discussion sur le rôle du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe.