Déclaration – Désormais, les Européens vaccinés contre la COVID-19 sont plus nombreux que ceux qui ont contracté la maladie
Déclaration de presse du docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe
29 avril 2021
En m’adressant à vous aujourd’hui, je voudrais exprimer ma sincère compassion à toutes les familles touchées par cette pandémie. Nos pensées et nos prières sont avec vous et, en particulier, avec le peuple indien qui lutte contre une terrible vague de COVID-19. J’appelle les pays de la Région européenne de l’OMS à faire tout ce qu’ils peuvent, de quelque manière que ce soit, pour soutenir l’Inde, et je remercie ceux qui ont déjà apporté leur aide.
Ici, dans la Région européenne, cela fait 462 jours que les premiers cas de COVID-19 ont été signalés. Sur la base du nombre de cas confirmés, 5,5 % de la population européenne a eu la COVID-19, tandis que 7 % a terminé un cycle de vaccination complet.
Mais même si les nouveaux cas, les hospitalisations et les décès diminuent, la menace reste présente. Le virus a toujours le potentiel d’infliger des effets dévastateurs.
En fait, près de la moitié des infections par la COVID-19 dans la Région depuis janvier de l’année dernière ont été notifiées à l’OMS au cours des quatre premiers mois de cette année.
La semaine dernière, pour la première fois en deux mois, le nombre de nouveaux cas a sensiblement baissé. Cependant, les taux d’infection restent très élevés dans toute la Région.
Dans la plupart des pays, les mesures de santé publique et les mesures sociales prises par les individus et la collectivité restent des facteurs dominants qui déterminent l’évolution de la pandémie.
Le fait que les gouvernements nationaux de la Région, lentement mais sûrement, sont en train d’assurer, par la vaccination, la protection des personnes les plus exposées à un risque de complications et de décès est capital. À ce jour, quelque 215 millions de doses de vaccin ont été administrées. Environ 16 % de la population de la Région a reçu une première dose, tout comme 81 % des agents de santé de 28 pays de la Région.
Là où les taux de vaccination dans les groupes à haut risque sont les plus élevés, les admissions dans les hôpitaux diminuent et les taux de mortalité baissent. Les vaccins sauvent des vies, ils changeront le cours de cette pandémie et contribueront finalement à y mettre fin.
Nous devons également être conscients du fait que les vaccins seuls ne permettront pas de venir à bout de la pandémie. À moins d’informer et de mobiliser les communautés locales, celles-ci resteront exposées au virus. Sans surveillance, nous ne pouvons repérer les nouveaux variants. Et sans recherche des contacts, les pouvoirs publics pourraient devoir imposer à nouveau des mesures restrictives.
Chaque année, pendant la Semaine européenne de la vaccination, nous soulignons le fait que, depuis plus de 200 ans, les vaccins nous protègent contre des maladies potentiellement mortelles et qu’aujourd’hui, ils contribuent à nous protéger contre plus de 20 maladies, de la pneumonie au cancer du col de l’utérus. Et désormais aussi contre la COVID-19.
Dans le contexte de la pandémie, c’est la combinaison entre les vaccins et de strictes mesures de santé publique qui nous ouvre la voie la plus sûre vers un retour à la normale. Ce sont les vaccins qui nous font avancer. Qui nous rapprochent de la fin de cette pandémie. Qui nous rapprochent de l’éradication de la poliomyélite, ainsi que de l’élimination de la rougeole, du cancer du col de l’utérus et d’autres maladies évitables par la vaccination. Qui nous rapprochent d’un monde libéré de la menace d’une résistance aux antibiotiques.
Le fait que les pays de la Région européenne aient atteint en moyenne 96 % des enfants devant recevoir leur première dose de vaccin contre la rougeole en 2019, témoigne de l’engagement des pouvoirs publics de la Région à éliminer la rougeole. Nous avons maintenant besoin du même engagement pour la vaccination contre le virus SARS-CoV-2.
Mon message d’aujourd’hui ne porte pas seulement sur la COVID-19.
En 2019, nous avons pu constater le résultat de taux de vaccination faiblissants dans les années précédentes, sous la forme de plus de 100 000 cas de rougeole. Et lorsque les services de vaccination systématique sont temporairement interrompus, comme ce fut le cas il y a précisément un an dans six pays de la Région, durement touchés par la pandémie, cette interruption peut très bien entraîner des épidémies de maladies infectieuses par la suite. Une réussite chèrement acquise peut s’évanouir rapidement. C’est pourquoi je vous demande instamment de tout faire pour maintenir une couverture de vaccination systématique élevée dans la Région. Nous ne devons pas lâcher prise contre les maladies à prévention vaccinale. Si nous voulons garder le dessus, les systèmes de santé doivent fournir des soins de santé primaires essentiels, y compris une vaccination systématique, tout en maîtrisant la pandémie.
Une fois de plus, les vaccins sont sur le point de changer le cours de l’histoire - mais seulement si nous agissons de manière responsable et si nous nous faisons vacciner lorsque l’occasion nous en est donnée.
Les vaccins sont un outil, inutiles lorsqu’ils reposent sur des étagères dans des chambres froides, mais salvateurs lorsqu’ils sont injectés dans le bras. En fin de compte, c’est nous, les personnes qui les reçoivent, qui les rendons efficaces pour le bien de tous.
Merci.