Des témoignages d’espoir alors que les réfugiés aident à lutter contre la pandémie de COVID-19
Alors que de nombreux pays de la Région européenne de l’OMS sont encore confrontés à la pandémie de COVID-19, les réfugiés et les migrants jouent un rôle important dans les efforts de lutte contre le coronavirus. Leurs compétences leur permettent en effet de soutenir les systèmes de santé et les communautés de la Région.
À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, l’OMS/Europe se joint au secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, pour mettre en avant la nécessité d’intégrer les réfugiés et les migrants aux efforts, plans et stratégies de lutte contre la COVID-19.
La pandémie de COVID-19 a exercé un impact important sur les réfugiés et les migrants de 3 manières distinctes.
- En matière de santé – Leurs conditions de vie et le manque d’accès aux soins de santé peuvent exposer les réfugiés et les migrants à un risque accru de contamination par le virus.
- En matière de revenu – Les réfugiés et les migrants peuvent travailler dans le secteur informel et dans d’autres professions qui ne bénéficient pas d’une protection sociale. Toute perte de revenu risque également d’entraîner une baisse considérable des transferts de fonds vers les pays d’origine, dont dépendent des millions de personnes.
- En matière de protection – La plupart des pays du monde ont imposé des restrictions aux frontières, et les personnes demandant l’asile pour échapper aux persécutions ne font pas exception à cette règle. La xénophobie, le racisme et la stigmatisation ont tous augmenté pendant la pandémie.
L’OMS a récemment annoncé une collaboration plus étroite avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Les organisations travailleront côte à côte pour s’assurer que les mesures de préparation, de prévention et de riposte de la santé publique à la COVID-19 tiennent compte des réfugiés, des demandeurs d’asile, des personnes déplacées et des apatrides. En unissant leurs forces, elles seront en mesure de mieux utiliser les ressources et de renforcer les solutions de santé publique appliquées sur le terrain.
« La pandémie de COVID-19 a eu un coût humain énorme et a exigé des systèmes de santé de toute la Région qu’ils mettent en place des interventions efficaces et inclusives qui ne laissent personne de côté », a déclaré le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.
« Or, elle offre également aux pays l’occasion de reconnaître le précieux soutien – allant des compétences dans le domaine des soins de santé à la médiation culturelle, en passant par la production d’équipements de protection – que les réfugiés et les migrants peuvent apporter aux efforts de lutte contre la COVID-19. En cette Journée mondiale des réfugiés, je tiens à remercier les réfugiés et les migrants pour leurs très diverses contributions à la riposte à la COVID-19 », a ajouté le docteur Kluge.
Ensemble pour lutter contre la COVID-19
La pandémie COVID-19 a prouvé une fois de plus que les réfugiés et les migrants peuvent contribuer à l’instauration de la couverture sanitaire universelle. Ces derniers jouent également un rôle essentiel dans notre lutte contre le coronavirus. Chaque fois que les obstacles sociaux, économiques, administratifs et juridiques entravant la capacité des réfugiés et des migrants à soutenir les efforts ont été levés, ils ont contribué à améliorer la santé de tous.
Pendant la pandémie de COVID-19, les réfugiés et les migrants ont soutenu les activités de lutte de différentes manières, notamment :
- en répondant présents s’ils disposent de qualifications médicales, et en mettant à disposition leurs compétences de personnels de santé, qu’ils soient infirmiers, médecins ou assistants cliniques ;
- en offrant leur aide aux services essentiels qui ne peuvent être interrompus, comme le nettoyage des hôpitaux et le ramassage des ordures ;
- en aidant, en leur qualité de médiateurs culturels et de traducteurs, à la diffusion des lignes directrices en matière de prévention des infections et des messages sanitaires ;
- en produisant des masques, des équipements de protection, des savons et d’autres produits de nettoyage ;
- en constituant des groupes de bénévoles pour aider les membres les plus vulnérables de leur communauté, comme les personnes âgées, en faisant leurs courses et en allant chercher leurs médicaments ;
- en créant des œuvres artistiques et musicales qui véhiculent des messages d’espoir, de solidarité et de sensibilisation ;
- en diffusant des stratégies et des informations sur la manière de rester en bonne santé à la maison.
Témoignages personnels de Turquie et de Grèce
Ahmed Ahmed, réfugié syrien et infirmier exerçant dans un centre de santé pour migrants à Izmir (Turquie), est fier de faire partie d’une équipe unie par l’objectif commun de dispenser des soins de santé pendant la pandémie.
« Pour faire face aux risques sanitaires causés par la COVID-19, j’ai rejoint une équipe de recherche des contacts qui aide les patients à se souvenir de toutes les personnes avec lesquelles ils ont été en contact étroit pendant la période où ils étaient contagieux », explique Ahmed. « J’ai aussi fait office d’interprète lorsque nous interrogions des patients arabophones. Pouvoir communiquer sans aucune barrière linguistique et sans porter de jugement est essentiel lors de la recherche des contacts, d’autant plus que l’identification des personnes susceptibles d’être infectées doit se faire rapidement – plus vite les personnes sont recensées, moins il y a de personnes en danger. »
« J’ai fui l’Afghanistan il y a presque 21 ans », explique Qadir Hossaaini, un réfugié afghan de 38 ans qui travaille aujourd’hui comme interprète et médiateur sanitaire. « En 2001, je vivais dans un centre d’accueil pour réfugiés en Grèce, où j’ai commencé à apprendre le grec. Aujourd’hui, je suis reconnaissant de pouvoir aider les patients et les médecins à surmonter la barrière linguistique. Permettre aux personnes vulnérables d’accéder au système de santé publique procure beaucoup de satisfaction, et nous continuons notre travail malgré la COVID-19. Nous portons des équipements de protection et nous devons souvent rassurer ceux qui se font du souci au sujet du virus. »
Si les réfugiés et les migrants peuvent vivre dans des conditions qui les rendent particulièrement vulnérables à la COVID-19, ils contribuent également à la mise en œuvre d’une riposte unie.