Gulbara Dadyvaeva : pharmacienne de proximité, Bichkek (Kirghizistan)

WHO

Je m’appelle Gulbara Dadyvaeva. J’ai étudié la pharmacologie à l’Institut médical d’Almaty au Kazakhstan, et je travaille depuis 33 ans comme responsable de pharmacie.

Plus de 1 000 personnes se rendaient chaque jour dans notre pharmacie de la capitale, Bichkek. Cependant, depuis que les autorités nationales ont déclaré une urgence de santé publique et mis en place des mesures de distanciation physique, nous ne recevons plus que 200 ou 300 clients par jour.

De nombreux aspects de notre travail posent davantage de difficultés depuis l’épidémie de COVID-19. Nous avons désormais des responsabilités et des tâches supplémentaires, notamment l’aération fréquente des locaux et le nettoyage des tables et du stock de la pharmacie avec des lingettes à base d’alcool. Nous rappelons également à nos clients de maintenir une distance entre eux.

La formation dispensée au début de la pandémie nous a bien préparés

Au début de la pandémie, le personnel de notre pharmacie a été soutenu par un organisme de réglementation national pour qu’il puisse apprendre à reconnaître les symptômes de la COVID-19 et prendre les mesures adéquates. Cette formation a été conçue spécifiquement pour les pharmaciens car les clients comptent sur nous pour obtenir des conseils médicaux, et ils nous demandent également où ils doivent se rendre pour bénéficier d’autres services médicaux.

Je pense que mon personnel a été bien préparé et informé sur la façon de reconnaître les signes et les symptômes de la COVID-19. Les membres du personnel ont été répartis en groupes de 3 qui ont toujours travaillé ensemble et aux mêmes heures. Les pharmaciennes avec enfants et les femmes enceintes n’ont pas travaillé mais ont été payées pendant le couvre-feu.

« Faire mon travail correctement, c’est ma façon de contribuer »

Les mesures d’urgence et le couvre-feu ont imposé certaines restrictions à notre vie quotidienne. Les événements culturels de masse, les célébrations et les rassemblements ont été reportés, et certains commerces et entreprises ont été fermés. Au début, c’était difficile, mais j’ai voulu dès lors apporter ma contribution personnelle à la lutte contre la propagation du virus. Aujourd’hui, je me rends compte que faire mon travail correctement est une façon acceptable de contribuer.

Je dois rentrer chez moi tous les jours pour des raisons familiales. Cependant, j’essaie de réduire autant que possible les risques pour les autres en respectant les consignes de protection. Il y a toujours un risque, mais je dois continuer à travailler, non seulement pour nourrir ma famille, mais aussi pour aider mon pays. Je rentre généralement très fatiguée à la maison, mais j’essaie toujours de trouver du temps pour ma famille.

La riposte à une épidémie nécessite un effort collectif, et repose sur la coopération de tous pour respecter les mesures destinées à ralentir la propagation de l’infection dans la communauté. Dans la pharmacie, nous avons placé des affiches et des infographies de l’OMS conseillant au public de se laver régulièrement et soigneusement les mains avec du désinfectant ou de l’eau et du savon.

Je pense que les pharmaciens, tout comme le peuple et le gouvernement kirghiz, heureusement, ont un important sens de la communauté.