Nadiya Labanda assure la coordination entre les membres du personnel infirmier dans l’épicentre ukrainien de la COVID-19
La province de Tchernivtsi, dans l’ouest de l’Ukraine, a été la première du pays à détecter des infections dues au nouveau coronavirus, et c’est elle qui enregistre désormais le plus grand nombre de cas confirmés après la capitale, Kiev. Le 11 mars, l’OMS a livré plus de 7 000 kits de protection à l’hôpital provincial, comprenant des masques médicaux et des respirateurs à particules, des gants, des lunettes et des vêtements de protection.
« Je suis l’infirmière en chef de la province de Tchernivtsi depuis février 2020 et je coordonne le travail de près de 7 000 infirmiers/-ères », explique Nadiya Labanda.
« Le premier cas ukrainien de nouvelle maladie à coronavirus a été décelé dans notre province au début du mois de mars et à l’heure actuelle, la COVID-19 a été diagnostiquée chez 143 personnes ici. Dans notre province, le district de Khotyn est le plus touché par le virus – 10 travailleurs de la santé y ont été infectés. »
« Au début de la quarantaine, j’ai parcouru la province pour aider à préparer les soins et la lutte contre l’infection dans les hôpitaux. À présent que les déplacements sont restreints, je communique avec les infirmiers/-ères en ligne ou par téléphone. »
« Comme les infirmiers/-ères passent la plupart de leur temps en contact étroit avec les patients, nous courons un risque élevé d’être infectés. Les gens comprennent déjà mieux l’importance de notre travail et expriment leur gratitude, soit en personne, soit sur les médias sociaux. Certains ont également fait don de désinfectants, de détergents et de blouses de protection pour les travailleurs de la santé ».
Apprécier le rôle des infirmiers
« Je savais que je voulais être infirmière depuis mon enfance, quand je regardais avec respect les travailleurs de la santé, héros en uniforme blanc. J’ai commencé mes premières études dans une école de médecine à Tchernivtsi, mais je savais que je voulais poursuivre ma formation. Après avoir obtenu mon diplôme de cette école, je suis allée à l’université et j’ai finalement obtenu une maîtrise en sciences infirmières. »
« Il a été difficile pour nous, le personnel infirmier, de nous faire apprécier à notre juste valeur et d’être reconnus comme des professionnels ayant notre propre champ d’activité. Par mon travail, je veux mettre en évidence le rôle important joué par notre profession pour la résolution des problèmes de santé des patients. »
« C’est aussi ce que je voulais faire savoir lors de mon discours au premier concours national sur le développement des soins infirmiers en Ukraine, où j’ai obtenu la troisième place. Je suis heureuse d’avoir pu présenter mes idées aux experts de la communauté des soins de santé, car cela renforce mon espoir de changement. Peu après ce concours, j’ai été nommée infirmière en chef de la province ».
Des responsabilités variées pendant et malgré la pandémie de COVID-19
« Dans mon travail, je me consacre en particulier au Centre de réhabilitation des enfants de la province de Bucovine, où nous travaillons avec des enfants atteints de troubles neurologiques, principalement de paralysie cérébrale, venant de toute l’Ukraine. J’y gère 42 infirmiers/-ères, qui travaillent en contact direct avec les enfants. Les infirmiers/-ères de ce centre ont de bonnes relations de travail avec les autres travailleurs de la santé, et leurs observations et avis professionnels sont très appréciés. »
« Mes responsabilités habituelles comprennent également l’agrément des infirmiers/-ères et du personnel paramédical, la concertation avec les infirmiers/-ères, la discussion des prescriptions thérapeutiques et l’élaboration de projets pour la province. J’enseigne également à distance les soins infirmiers dans une école supérieure associée à l’Académie de droit d’Odessa. »
« À cause de la pandémie de COVID-19, bon nombre de mes projets ont été remis à plus tard. Pour surveiller la progression de la COVID-19, je reste en contact étroit avec les infirmiers/-ères en chef des 11 districts de la province, par téléphone et en ligne. »
« Comme le virus se propage, nous attendons des pouvoirs publics de nouvelles fournitures d’équipements de protection individuelle, qui sont maintenant en cours de production. Nous espérons les recevoir à temps. »