Fanny Lopez, infirmière en pédiatrie, est aux côtés des nouveau-nés prématurés et de leurs parents

Fanny Lopez

« Je suis toujours étonnée de voir, chez les nouveau-nés, ce potentiel et cette volonté de grandir. En tant que soignants, nous sommes là pour les aider à atteindre leur plein potentiel. Nos soins et notre soutien sont particulièrement importants quand ils naissent prématurés », déclare Fanny Lopez, une infirmière pédiatrique travaillant aux soins intensifs de l’unité de néonatologie du Centre hospitalier Rives de Seine à Neuilly-sur-Seine (France).

« Depuis mes 10 ans, je veux m’occuper d’enfants. Je me rappelle le jour où j’ai vu mon cousin nouveau-né pour la première fois. J’étais tout simplement fascinée par ce bébé, et je le suis encore aujourd’hui avec les enfants de tous les âges. »

Encadrer le développement naturel d’un enfant

« Je travaille comme infirmière pédiatrique depuis 4 ans. Ayant décroché mon diplôme d’infirmière, j’ai suivi un programme d’un an dans une école spécialisée en soins infirmiers pédiatriques. En France, les infirmières pédiatriques se spécialisent dans la petite enfance et l’adolescence. »

« Dans l’unité de soins intensifs, je m’occupe des bébés modérément prématurés. Nous autres infirmières prodiguons des soins aux nouveau-nés prématurés présentant des problèmes gastro-intestinaux et digestifs, ainsi que des problèmes respiratoires. Nous encadrons également le développement naturel de l’enfant. »

« L’expérience la plus difficile que j’ai vécue au travail concernait une petite fille nouveau-née souffrant de problèmes respiratoires aigus, nécessitant une intubation immédiate. Ce qui m’a étonnée, c’est le calme avec lequel cette situation a été gérée. Chacun de mes collègues connaissait son rôle et ses tâches, et même si c’était difficile sur le plan émotionnel, nous avons pris soin de ce bébé. Nous avons été soulagés d’apprendre plus tard qu’elle s’était rétablie et qu’elle allait bien. Je trouve vraiment difficile de voir que la santé d’un enfant se dégrade ou que son état devient instable. »

« Outre le fait que nous assurons des soins médicaux, nutritionnels et d’hygiène dans les hôpitaux ou les maternités, nous jouons un rôle éducatif dans notre collaboration avec les familles et les parents. Nous mettons à profit nos aptitudes en matière de gestion d’équipe et de communication, et nos compétences éducatives. »

Aider les mères et les pères à devenir parents

« Les parents peuvent rendre visite à leur enfant dans l’unité de soins intensifs à toute heure du jour ou de la nuit. Avec notre aide, ils apprennent comment interagir avec leur bébé : comment le nourrir, lui donner un bain, changer ses vêtements et sa couche, prendre sa température. Il est important que le bébé ait des liens profonds avec ses parents, de sorte que le contact par la peau est fortement recommandé et encouragé dès le début. »

« Les parents doivent acquérir de la confiance en eux. Une naissance prématurée est souvent associée à un traumatisme, à de la culpabilité et à des problèmes psychologiques. Nous sommes là pour les soutenir. »

« Lorsque l’enfant quitte l’unité de néonatologie, et si un suivi à domicile est nécessaire, une infirmière pédiatrique et un pédiatre continuent de proposer une assistance au développement psychomoteur et langagier jusqu’à l’âge de 7 ans. »

Travailler en équipe pour analyser l’expérience vécue et en tirer des leçons

« Le travail d’équipe est extrêmement important pour tout ce que nous faisons dans l’unité de soins intensifs. Nous travaillons toujours par deux et discutons longuement de nos tâches entre nous, ce qui nous donne une vision d’ensemble de ce que nous faisons. »

« Chaque matin, un pédiatre rejoint l’équipe d’infirmières pour parler des bébés et de leur état. Le spécialiste nous interroge sur nos préoccupations et nous discutons du développement du bébé. Nous avons également des réunions hebdomadaires avec des pédiatres, des psychologues et des kinésithérapeutes, ce qui permet un bilan global pour chaque bébé, ses progrès et ses parents. Nous essayons d’individualiser les soins au maximum. »

« Nous prenons aussi le temps de réfléchir et d’évaluer la manière dont nous nous occupons des enfants et de leurs parents. En groupe, nous revenons sur des incidents passés et essayons de voir ce que nous pouvons en tirer comme leçon et comment nous pouvons nous améliorer. »

« En tant qu’infirmières pédiatriques, nous travaillons en étroit contact avec les nouveau-nés et les enfants, et nous avons beaucoup d’expériences et d’observations à échanger avec d’autres professionnels de la santé. J’aimerais que nous puissions consacrer plus de temps à l’examen de la littérature scientifique, pour pouvoir y contribuer. »