L’hygiène des mains, un important moyen de défense dans la lutte que mène la Région européenne contre la résistance aux antibiotiques

Russian Nurses Association

La résistance aux antimicrobiens, et notamment la résistance aux antibiotiques, continuent de se propager dans la Région européenne de l’OMS. Chaque année, des centaines de milliers de patients décèdent ou souffrent fortement à la suite d’infections associées aux soins et de maladies causées par des bactéries résistantes aux médicaments antimicrobiens.

Cette année, la campagne « SAUVEZ DES VIES : pratiquez l’hygiène des mains » (organisée le 5 mai) est placée sous le slogan « Luttez contre la résistance aux antibiotiques – c’est entre vos mains » pour souligner le fait que les agents de santé et le public ont la responsabilité de prévenir et de combattre la résistance aux antimicrobiens et les infections associées aux soins, en vue d’éviter les complications et la mortalité qui en découlent.

On estime en effet que 7 à 10  % des patients sous traitement contracteront au moins une infection associée aux soins à un moment donné. Un grand pourcentage de ces maladies peut être évité en améliorant les pratiques d’hygiène des mains et en prenant d’autres mesures de prévention et de lutte anti-infectieuses.

Combattre sur de nombreux fronts

Les infections associées aux soins, dont celles résistantes aux antibiotiques, figurent parmi les événements indésirables les plus courants de la prestation des soins de santé. Elles peuvent avoir un impact sur la qualité de vie et provoquer une maladie grave, voire le décès du patient. La lutte efficace contre la résistance aux antimicrobiens requiert une intervention au niveau pansociétal. Les principales recommandations suivantes aideront à prévenir la propagation de la résistance aux antimicrobiens et permettront aux populations de la Région de se prémunir des infections associées aux soins :

  • les agents de santé doivent se laver les mains aux moments indiqués (voir ci-dessous) ;
  • les directeurs et administrateurs d’établissements de santé doivent apporter leur soutien aux campagnes d’hygiène des mains ainsi qu’aux programmes de prévention et de contrôle des infections ;
  • les leaders en prévention et contrôle des infections  doivent s’imposer en tant que défenseurs des campagnes d’hygiène des mains, et respecter les « composantes essentielles » de l’OMS pour la prévention et le contrôle des infections ;
  • les responsables politiques doivent mettre fin à la propagation de la résistance aux antimicrobiens en garantissant le soutien national aux programmes de prévention des infections et en exprimant leur engagement en leur faveur.

Se laver les mains aux moments indiqués

On peut protéger les patients contre les infections associées aux soins en améliorant l’hygiène des mains à cinq moments clés, de préférence à l’aide d’un désinfectant à base d’alcool ou par le lavage des mains avec du savon et de l’eau si les mains sont visiblement sales. Les « cinq moments » pour l’hygiène des mains :

  1. avant de toucher un patient
  2. avant de préparer et d’administrer des injections
  3. après tout contact avec des liquides organiques
  4. après avoir touché le patient
  5. après avoir touché l’environnement d’un patient.

Renforcer l’importance de l’hygiène des mains à travers l’élaboration de politiques

Le fait d’accorder une priorité politique au niveau national à la prévention des infections et à l’hygiène des mains en harmonisant et en renforçant les programmes existants contribuera dans une très large mesure à lutter contre la résistance aux antimicrobiens et à protéger les patients contre les infections résistantes.

Les autorités nationales doivent mettre en œuvre ou redynamiser l’une ou l’autre ou la totalité des options suivantes selon les nouvelles recommandations de l’OMS sur les composants essentielles des programmes de prévention et de contrôle des infections :

  • mettre en place un programme national de prévention et de contrôle des infections faisant un lien avec d’autres programmes nationaux dans ce domaine ainsi qu’avec les organisations professionnelles ;
  • veiller à ce que tout programme national de prévention et de contrôle des infections soutienne la formation du personnel de santé dans le cadre de ses fonctions de base ;
  • établir un programme et des réseaux de surveillance des infections associées aux soins dotés de mécanismes de retour d’informations en temps utile ;
  • considérer l’hygiène des mains comme un indicateur clé de la performance nationale qui garantit un retour essentiel d’informations sur les pratiques de soins de santé ;
  • mettre en place un système qui garantisse la dispensation de soins aux patients dans un environnement propre et/ou hygiénique, et bien équipé pour prévenir et contrôler les infections associées aux soins.

Créer une dynamique dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques

La campagne de cette année crée une importante dynamique en prévision de la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques, qui aura lieu du 13 au 19 novembre 2017. Ce dernier événement encourage tous les pays, les partenaires de la santé et le public à sensibiliser à la résistance aux antimicrobiens, et à insister sur le fait que nous avons tous un rôle à jouer dans la préservation de l’efficacité des médicaments antimicrobiens.