Vaccination : l'Europe à la « croisée des chemins »
La vaccination a permis d'améliorer considérablement la situation sanitaire des populations de la Région européenne, et celle des enfants en particulier. Une réduction de 99 % des cas de poliomyélite et de 78 % de la mortalité due à la rougeole a été observée dans le monde entre 2000 et 2008.
Grâce aux efforts de collaboration, la Région est sur le point d'éliminer la rougeole et la rubéole. En outre, de plus en plus d'adolescents et d'adultes bénéficient des avantages de la vaccination qui offre une protection contre les maladies mortelles telles que la grippe, la méningite et le cancer.
Pourtant, ces progrès sont confrontés à plusieurs menaces : la mobilité élevée des populations, l'existence de groupes non vaccinés en raison de l'accès limité aux services de soins de santé et une baisse continue de l'acceptation des vaccins chez les populations. Aujourd'hui, la Région doit faire face à des flambées récentes et continues de rougeole, et à la réapparition de la poliomyélite l'an dernier.
Dans son discours prononcé aujourd'hui à l'occasion de l'ouverture d'une conférence de haut niveau organisée à Budapest (Hongrie), Mme Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS pour l'Europe, a déclaré qu'en ce qui concerne la vaccination, l'Europe « se trouve à la croisée des chemins ». Malgré les défis en jeu, Mme Jakab est toujours convaincue que la Région européenne atteindra ses objectifs, à savoir rester exempte de poliomyélite, éliminer la rougeole et la rubéole, et réduire la mortalité due à d'autres maladies à prévention vaccinale. Nous y parviendrons, a-t-elle souligné, par des efforts continus de collaboration et d'innovation, des activités de planification conjointe et la mise en œuvre de mesures préventives efficaces.
Mme Jakab a notamment mentionné, comme potentiel de collaboration, la Semaine européenne de la vaccination, organisée cette année du 23 au 30 avril. L'OMS/Europe coordonne cette initiative qui vise à mettre en évidence les avantages de la vaccination et à sensibiliser à plusieurs problèmes, comme le manque d'accès de certaines populations aux vaccins traditionnels et nouveaux.
Conférence « Un avenir sain pour nos enfants »
Le gouvernement hongrois a organisé la conférence sur la vaccination des enfants dans le cadre de la présidence de la Hongrie au Conseil de l'Union européenne (UE), du 1er janvier au 30 juin 2011.
Organisée les 3 et 4 Mars 2011, la conférence est le fruit d'une collaboration entre la présidence hongroise, la Commission européenne, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'OMS/Europe.
Elle vise à sensibiliser davantage à l'importance de réaliser et de maintenir une couverture vaccinale élevée chez les enfants, et rassemble des représentants des ministères de la Santé, des hauts experts en santé publique ainsi que des épidémiologistes de l'UE et des pays candidats à l'UE. Les objectifs de la conférence sont les suivants :
- aborder les progrès accomplis dans le domaine de la vaccination infantile et les défis rencontrés ;
- examiner les questions transfrontalières, y compris le développement de la mobilité et de la migration, des tendances qui soulèvent un certain nombre de questions de sécurité sanitaire ;
- discuter du suivi de la couverture vaccinale ;
- partager des données d'expériences en ce qui concerne les efforts particuliers consentis à l'amélioration de la vaccination en général ainsi que chez les groupes de population sous-vaccinés ;
- examiner le partage des responsabilités par les pays et l'UE à l'égard des mesures à prendre.
L'OMS/Europe est représentée par Mme Jakab, qui a ouvert la conférence, et par trois experts qui présentent des exposés et président plusieurs séances.
Les priorités du programme de vaccination de l'OMS/Europe
- Éliminer la rougeole et la rubéole de la Région d'ici 2015
- Maintenir le statut « exempt de poliomyélite » de la Région
- Assurer un accès équitable à des vaccins sûrs et abordables
- Renforcer les programmes nationaux de vaccination dans le contexte du développement global des systèmes de santé
- Soutenir l'introduction de vaccins nouveaux et sous-utilisés, par un recours à des pratiques d'injection en toute sécurité
- Renforcer les systèmes nationaux de surveillance des maladies à prévention vaccinale, notamment les réseaux de laboratoire
