Les réfugiés et les migrants hébergés dans des centres d’accueil en Serbie reçoivent leurs doses de vaccin contre la COVID-19

UNHCR/Igor Pavicevi

Residents at a centre outside Belgrade, Serbia, wait for a vaccination against COVID-19

Les réfugiés et les migrants peuvent vivre dans une grande insécurité, souvent dans la peur et sans accès aux services de santé essentiels et aux autres services. Leurs conditions de vie peuvent également les exposer à un risque accru d’infection par la COVID-19. La pandémie a donc un impact disproportionné sur ces populations.

La protection de la santé des réfugiés et des migrants est fondamentale dans le contexte de la pandémie. En collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), d’autres agences des Nations Unies et des organisations non gouvernementales, l’OMS/Europe collabore avec les États membres afin d’inclure ces populations dans les plans nationaux de déploiement des vaccins COVID-19, dans le cadre d’un engagement en faveur de la couverture sanitaire universelle et du principe de ne laisser personne de côté.

La Serbie a démontré cet engagement en incluant tous les migrants et réfugiés dans la stratégie nationale de vaccination en tant que groupes de population prioritaires à haut risque.

Apprendre, puis appliquer : l’OMS invite les agents de santé à se préparer au déploiement des vaccins

Depuis plus de 15 ans, le docteur Vesna Bura-Jovanovic aide la population à accéder aux services de santé essentiels. Elle s’occupe de personnes qui ont fui la guerre et la pauvreté, et qui sont arrivées en Europe au terme d’un long et souvent périlleux voyage. Aujourd’hui, elle veille à ce que ces mêmes personnes disposent des outils nécessaires pour se protéger contre la COVID-19, et la vaccination constitue l’un de ces outils.

L’OMS collabore avec des médecins comme le docteur Bura-Jovanovic qui apportent un soutien direct aux migrants et aux réfugiés dans les centres d’accueil, et jouent un rôle primordial dans la transmission des informations sanitaires. Il est essentiel de garantir un accès équitable à des informations facilement compréhensibles et fiables afin d’aider les populations à se protéger contre l’infection par la COVID-19. Il importe également de répondre à toutes les préoccupations liées à la vaccination, d’autant plus que les réfugiés et les migrants ne parlent pas forcément la langue du pays d’accueil. Dans cet effort, les personnels de santé jouent le rôle de « gardiens » de l’information et de la prestation de services à la population cible.

Le docteur Bura-Jovanovic a participé à une formation de l’OMS destinée aux soignants sur la manière de communiquer avec les personnes à qui on a inoculé un vaccin COVID-19. Elle affirme que cette formation l’a préparée à répondre aux préoccupations en tenant compte des besoins des migrants et des réfugiés. Elle a commencé à appliquer certaines des techniques apprises lors de la formation, notamment en félicitant les personnes qui ont été vaccinées, et en invitant celles déjà vaccinées à partager leur expérience avec d’autres.

Le docteur Bura-Jovanovic a été témoin de l’évolution de la situation en Serbie. Depuis 2015, le nombre de réfugiés et de migrants a augmenté, la Serbie étant devenue un point de passage obligé pour les personnes venant principalement du Moyen-Orient, d’Asie centrale et de Turquie qui se rendent en Europe occidentale. En 2020, plus de 60 000 personnes sont passées par les centres d’accueil et d’asile pour migrants en Serbie.

Le docteur Bura-Jovanovic était présente au centre d’accueil près de Belgrade la semaine dernière lorsque plus de 50 réfugiés ont reçu leur première dose de vaccin COVID-19 au point d’entrée.

À ce jour, l’OMS en Serbie a organisé 18 visites de centres d’accueil avec des interprètes et des médiateurs culturels afin que les informations de santé publique soient communiquées avec précision et de manière appropriée. L’OMS a également adapté et traduit les documents relatifs à la vaccination en arabe, en persan et en anglais, et les a distribués aux 19 centres d’asile et d’accueil avant le début de la campagne de vaccination.

Les recommandations de l’OMS

Toute personne résidant dans un pays donné doit être incluse dans le plan national de déploiement des vaccins COVID-19, et être éligible pour la vaccination conformément à la stratégie nationale de priorisation basée, par exemple, sur l’âge, les affections préexistantes ou d’autres caractéristiques définies.

Le Groupe consultatif stratégique d’experts de l’OMS (SAGE) sur la vaccination estime que les réfugiés, les personnes déplacées, les demandeurs d’asile et les migrants vulnérables en situation irrégulière sont potentiellement exposés à un risque nettement plus élevé de maladie grave ou de décès dû à la COVID-19. Il recommande donc aux pays d’accorder la priorité à ce groupe lors de la deuxième phase du déploiement de la vaccination, lorsque l’approvisionnement en vaccins est encore limité mais que les groupes les plus prioritaires (généralement les personnels de santé et les personnes âgées) ont été vaccinés.

Conformément à cette recommandation, les réfugiés, les demandeurs d’asile et les migrants hébergés dans les centres d’accueil et de transit ont été inclus dans la phase actuelle de déploiement de la vaccination en Serbie.
« Pour ces populations, dont beaucoup résident dans des centres exigus, la vaccination est particulièrement importante car le respect de la distanciation physique peut être particulièrement difficile », a déclaré le docteur Abebayehu Assefa Mengistu, coordinateur des situations d’urgence sanitaire l’OMS.

La Serbie a réussi à vacciner plus de 30 % de sa population avec au moins 1 dose de vaccin contre le coronavirus.