Maria Kapritsou, infirmière en chef du service d’anesthésiologie – améliorer le vécu des patients atteints de cancer

Maria Kapritsou

Maria Kapritsou, infirmière en chef du service d’anesthésiologie.

« J’ai vu beaucoup de choses depuis les 13 ans que je suis infirmière. J’ai appris qu’un simple contact visuel suffit pour établir une relation avec les patients. J’ai vu un grand nombre de patients se battre contre le cancer, et je me suis réjouie des plus belles victoires. J’ai aussi pleuré avec mes patients, et j’ai réconforté des familles qui ont subi une perte terrible », explique Maria Kapritsou, infirmière en chef du service d’anesthésiologie de la clinique de chirurgie de jour « N. Kourkoulos » de l’hôpital « Saint Savvas » d’Athènes (Grèce).

« C’est un travail qui ne se termine pas une fois la journée finie. Quand nous rentrons chez nous, nous emportons avec nous les tracas, les craintes et les témoignages de nos patients », ajoute-t-elle.

Maria, 38 ans, et son équipe réduite mais soudée de 5 personnels infirmiers, sont responsables de la sécurité et du bien-être d’en moyenne 16 patients atteints de cancer par jour.

Créer un lien avec les patients, c’est une compétence

« Nous sommes responsables de la surveillance des signes vitaux des patients pendant l’opération, et nous assurons leur sécurité en évaluant leur état dans l’unité des soins post-opératoires », explique Maria. « Un aspect important sur lequel j’ai également fait des recherches au cours de mon doctorat et de mes programmes d’études post-doctorales, c’est le niveau de stress des patients. Pour obtenir de meilleurs résultats cliniques et une meilleure guérison, il est essentiel que les patients ne souffrent pas, et qu’ils se sentent en sécurité et pris en charge lorsqu’ils sont hospitalisés. »

« En notre qualité de personnel infirmier, nous créons un lien particulier avec nos patients. Notre travail va au-delà de l’administration de médicaments et de la prise en charge du bien-être physique des patients. Nous leur apportons également un soutien psychologique et émotionnel », explique Maria.

« Quand je passe une mauvaise journée, je pense au patient qui m’a dit que mon sourire l’a rassuré en entrant dans la salle d’opération. Ses paroles me rappellent l’impact que nous exerçons, nous, le personnel infirmier. »

« Mon ancienne infirmière en chef, qui est mon mentor, m’a appris à être aux côtés des patients, à les soutenir. On peut toujours ouvrir un livre et apprendre à administrer un médicament, mais comprendre comment être proche d’un patient est une compétence que l’on acquiert avec le temps. »

Mon équipe, c’est ma force

« Pour rester motivée, je compte sur mon équipe. Nous nous soutenons mutuellement, et nous pouvons faire face à toutes les difficultés ensemble, comme une famille. »

« C’est aussi la raison pour laquelle je consacre le plus de temps possible à l’encadrement de mes collègues. Il est important qu’ils sachent qu’ils peuvent toujours compter sur moi pour tout, pour parler de leurs ambitions, de leurs craintes et de leur expérience avec les patients. L’union fait la force, et nous ne pouvons réussir en tant qu’équipe que si nous nous aidons mutuellement dans nos efforts. »

Améliorer le vécu des patients par la recherche et l’apprentissage

« Ma priorité est d’améliorer le vécu de mes patients par l’apprentissage continu. C’est pourquoi j’ai obtenu 2 maîtrises, 1 doctorat et que j’ai suivi 1 programme d’études post-doctorales. J’encourage également mes collègues à poursuivre leur formation, à se tenir informés des nouvelles tendances en assistant à des conférences sur les soins infirmiers, et à participer à des essais cliniques. »

« Je crois que nous, le personnel infirmier, devons nous exprimer haut et fort d’une seule voix afin de promouvoir une pratique fondée sur des données probantes pour le bien-être des patients. »

« En ma qualité de vice-présidente de la Collaboration internationale pour le personnel infirmier périanesthésique, j’entretiens des contacts avec des infirmiers et infirmières de différents pays, et j’explique à mes collègues ce que j’apprends. J’apprécie beaucoup cette opportunité qui m’est offerte car, en procédant à un partage de connaissances, on renforce la profession infirmière dans le monde entier. »

« En Grèce, les personnels infirmiers entreprennent de plus en plus souvent des études supérieures, et s’inscrivent à des programmes de maîtrise et de doctorat. Ils savent que leur rôle est essentiel pour dispenser les meilleurs soins possibles aux patients ».