Investir dans l'action menée contre le VIH est essentiel pour enrayer sa transmission en Europe

Copenhague et Stockholm, 30 novembre 2012

De nouvelles données relatives à 2011 révèlent que plus de 121 000 nouveaux cas de VIH ont été signalés dans la Région européenne de l'OMS, dont plus de 28 000 dans l'Union européenne et l'Espace économique européen (UE/EEE). On note donc une augmentation des cas dans la Région par rapport à l'année précédente, preuve de l'importance de maintenir les interventions, même en période d'austérité économique, en vue d'enrayer la transmission du VIH en Europe.

Selon un nouveau rapport publié par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'OMS/Europe (1) à l'occasion de la Journée mondiale du sida, la transmission ne montre aucun signe de déclin dans l'UE/EEE et augmente en Europe orientale et en Asie centrale, bien que le nombre de nouveaux cas de VIH ait régressé dans de nombreuses régions du monde.

En outre, les flambées continues de VIH chez les toxicomanes par voie intraveineuse de plusieurs pays de l'UE attire l'attention sur le fait qu'en cas de prise insuffisante de mesures, un nombre précédemment peu élevé de cas peu rapidement augmenter en cas d'épidémie.
« Face à la crise financière mondiale, les pouvoirs publics sont mis au défi d'investir en vue d'améliorer l'accès aux interventions de santé efficaces permettant de prévenir, de dépister et de traiter le VIH/sida. Seulement un patient sur quatre dans la partie orientale de la Région reçoit le traitement antirétroviral requis, soit l'un des taux les plus bas au monde », déclare Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS pour l'Europe. « Il est urgent d'intensifier les ressources à cet égard, notamment en Europe orientale et en Asie centrale. Chaque euro consacré à la lutte contre le VIH sera largement compensé par les économies réalisées en termes de coûts ultérieurs liés au traitement, sans oublier les avantages que le maintien d'une population productive et en bonne santé confère à la société. »

Prenant la parole à l'occasion d'un forum sur la santé publique à Athènes (Grèce), organisé la veille de la Journée mondiale du sida, Marc Sprenger, directeur de l'ECDC, a souligné : « Plusieurs exemples récents émanant de différents pays européens montrent que si l'on ne brise pas la chaîne de transmission du VIH, sa prévalence sera inévitablement élevée à long terme, notamment lorsque nos données révèlent que 50 % des personnes nouvellement infectées sont dépistées tardivement. Si nous voulons réduire et prévenir la transmission du VIH dans toute l'Europe, nous devons investir et promouvoir les services de conseil et de dépistage. Ainsi, nous assurons un diagnostic précoce, ainsi que l'accès au traitement et l'observance par le patient, nous réduisons le nombre de personnes dépistées tardivement, et nous améliorons les résultats du traitement à plus long terme chez les individus concernés. »

Situation dans la Région européenne de l’OMS

Les nouvelles données indiquent que plus de trois quarts des nouvelles infections à VIH ont été en fait signalées dans la partie orientale de la Région européenne. La moitié des personnes nouvellement diagnostiquées dans la Région sont mises au courant de leur statut sérologique tardivement, quand les bienfaits du traitement sont moins importants. Le diagnostic tardif, ainsi que la faible couverture thérapeutique, se traduisent par un nombre croissant de cas et de décès dus au sida en Europe orientale et en Asie centrale, des régions qui d'ailleurs ne montrent aucun signe de stabilisation ou de déclin à cet égard.

Le VIH demeure particulièrement concentré chez les populations clés, comme les hommes ayant des rapports homosexuels, les toxicomanes par voie intraveineuse ou les personnes provenant de pays où l'épidémie de VIH est généralisée. Néanmoins, les nouvelles données indiquent une augmentation de la transmission hétérosexuelle, qui représente désormais 50 % des cas dans la Région. Les interventions préventives à l'intention des couples dont l'un des partenaires adopte un comportement à risque devraient prendre en compte le risque de transmission hétérosexuelle.

Le nouveau rapport de surveillance nouvellement publié soutient en outre les recommandations du Plan d’action européen en matière de VIH/sida 2012-2015, approuvé par tous les pays de la Région en 2011. Il souligne la nécessité de promouvoir davantage les services de conseil et de dépistage du VIH en Europe afin de veiller à ce que chaque personne séropositive soit diagnostiquée et traitée rapidement. Les interventions doivent particulièrement cibler les populations clés. Elles doivent aussi viser à réduire la vulnérabilité et impliquer les organisations de patients et de la société civile. Ainsi pourra-t-on améliorer les issues thérapeutiques et les bienfaits sur le plan clinique, tout en aidant à prévenir ou à réduire la transmission du VIH.

Situation dans l'UE/EEE

Dans l'UE/EEE, le VIH est particulièrement concentré chez les populations clés, comme les hommes ayant des rapports homosexuels (la majorité des cas) et les personnes originaires de pays où l'épidémie de VIH est généralisée ou les toxicomanes par voie intraveineuse. Le nombre d'infections à VIH parmi les toxicomanes par voie intraveineuse est resté relativement peu élevé en 2011 (5 % des diagnostics du VIH), avec une baisse de 40 % depuis 2004.

Lors du forum sur la santé publique qui s'est tenu à Athènes le 30 novembre, l'ECDC a présenté une évaluation approfondie de la situation du VIH en Grèce. Celle-ci a permis de conclure qu'une combinaison de facteurs peut causer la flambée actuelle chez les toxicomanes par voie intraveineuse à Athènes, l'un des principaux étant le faible niveau de services préventifs sur une longue durée préalablement à la survenue de la flambée épidémique. L'ECDC a instamment demandé que les autorités grecques, lors de l'action menée contre l'épidémie, priorisent immédiatement des interventions telles que l'intensification de la couverture des traitements de substitution aux opiacés et des programmes d’échange d’aiguilles et de seringues.

Le nombre de cas de sida diminue de façon constante dans l'UE/EEE depuis le milieu des années 1990.

Note à l’attention des rédacteurs

La Journée mondiale du sida est célébrée le 1er décembre de chaque année dans le monde. Elle est devenue l'une des journées internationales de la santé les plus reconnues, et constitue une occasion unique de sensibiliser, de commémorer les personnes décédées, et de rendre hommage aux réussites telles que l'accès accru aux services de traitement et de prévention.

La Région européenne de l'OMS comprend 53 États membres, avec une population de près de 900 millions d'habitants, dont environ 508 millions vivent dans l’UE/EEE (les 27 États membres de l’UE ainsi que l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège).

(1) European Centre for Disease Prevention and Control, WHO Regional Office for Europe. “HIV/AIDS surveillance in Europe 2011”. Stockholm, European Centre for Disease Prevention and Control, 2012.

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