L’OMS réclame des mesures plus énergiques pour réduire d’un tiers le nombre de décès dus aux maladies non transmissibles en Europe

Communiqué de presse

Achgabat (Turkménistan), 9 avril 2019

Les « meilleurs choix » de l’OMS, à savoir la mise en œuvre d’interventions politiques ciblées en vue de réduire la charge des maladies non transmissibles (MNT), peuvent changer la donne en ce qui concerne la réalisation de la cible 3.4 des objectifs de développement durable (ODD), dans laquelle les gouvernements s’engagent à réduire d’un tiers les décès prématurés dus aux MNT d’ici 2030. Les interventions vont des politiques qui encouragent l’activité physique et visent à diminuer la consommation de tabac et d’alcool, à la réduction de la consommation de sel et de sucre, en passant par l’élimination des acides gras trans dans l’alimentation. Les mesures susceptibles d’être prises par les pays pour atteindre cette cible seront au centre des débats de la Conférence européenne de haut niveau de l’OMS sur les maladies non transmissibles qui se tiendra à Achgabat (Turkménistan), les 9 et 10 avril 2019.

« Les MNT sont la première cause de mortalité dans la Région et constituent un obstacle majeur au développement économique et social. Si la Région européenne est la seule Région de l’OMS où les décès prématurés dus aux MNT diminuent assez rapidement pour atteindre la cible fixée, c’est aussi celle où les taux de consommation d’alcool et de tabac sont les plus élevés au monde. Beaucoup plus de vies pourraient être sauvées en appliquant les meilleurs choix de l’OMS. Si les pays disposent de politiques efficaces dans ce domaine, leur mise en œuvre fait cruellement défaut », a déclaré le docteur Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe.

Les MNT, telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer, les maladies pulmonaires obstructives chroniques et le diabète, représentent près de 90 % des décès et 84 % des problèmes de santé en Europe. Elles mettent à rude épreuve le bien-être de la population, les systèmes de santé dispensant un traitement aux patients et le développement économique général de la Région, et accentuent les inégalités. La charge de ces maladies continue d’augmenter de façon disproportionnée dans les pays à revenus faible et intermédiaire de la tranche inférieure.

Réduction des maladies non transmissibles : combler la fracture entre l’est et l’ouest

« Les meilleurs choix sont les mesures qui sont connues pour réduire les taux d’invalidité et de décès dus aux MNT. Si leur taux de mise en œuvre augmente en Europe, il est encore possible de faire beaucoup mieux. Nous avons les outils nécessaires à cette fin, et il est maintenant temps de passer à l’action. Grâce à ces interventions, les pays peuvent espérer combler la fracture sanitaire en Europe et atteindre la cible 3.4 des ODD en vue de réduire les décès prématurés dus aux MNT de 33 % d’ici 2030 », a déclaré le docteur Bente Mikkelsen, directrice de la Division des maladies non transmissibles et de la promotion de la santé à toutes les étapes de la vie.

La diminution de l’écart entre les taux de MNT dans l’est et l’ouest de la Région permettra de réduire considérablement les taux de mortalité prématurée dans l’ensemble, et d’aplanir les inégalités importantes. Par exemple, le risque de décéder à la suite de maladies cardiovasculaires est deux à trois fois plus élevé chez les hommes nés dans la partie orientale de la Région. Cependant, en recourant aux meilleurs choix, les pays peuvent limiter considérablement ce risque par la mise en œuvre d’interventions ciblant la consommation d’aliments riches en sel, en sucre et en matières grasses, ainsi que l’usage du tabac et de l’alcool. Le renforcement de leur système de santé constitue également une solution à cet égard.