Des taux élevés d’obésité infantile alarmants si l’on considère l’impact anticipé de la pandémie de COVID-19
Pour toute demande de renseignements ou d’interviews concernant le dernier rapport COSI, veuillez contacter :
Tina Kiaer
Chargée de communication
Bureau régional de l’OMS pour l’Europe
Portable : +45 30 36 37 76
Courriel : kiaert@who.int
Aleksandra Olsen
Chargée de communication (questions des médias russes)
Bureau régional de l’OMS pour l’Europe
Portable : +45 61 72 33 91
Courriel : alolsen@who.int
Communiqué de presse
Copenhague, 11 mai 2021
Un enfant sur 3 âgé de 6 à 9 ans est atteint de surpoids ou d’obésité dans plusieurs États membres de la Région européenne de l’OMS. Si les pays méditerranéens présentent les taux d’obésité les plus élevés, la situation commence en revanche à s’améliorer dans cette région.
Ce sont là quelques-unes des conclusions d’un nouveau rapport de l’Initiative de l’OMS pour la surveillance de l’obésité infantile en Europe (COSI) sur le quatrième cycle de collecte de données (2015-2017) présenté cette semaine lors du Congrès européen sur l’obésité (organisé sous forme virtuelle cette année). Le rapport présente les dernières données disponibles sur les enfants de 6 à 9 ans dans 36 États membres de la Région. Il sera ensuite procédé, dans plusieurs pays, à la collecte de données de 2021 sur l’impact de la pandémie au moyen d’un questionnaire.
« La pandémie de COVID-19 pourrait aggraver l’une des tendances les plus inquiétantes dans la Région européenne de l’OMS, à savoir l’augmentation de l’obésité infantile », a expliqué le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.
« Le surpoids ou l’obésité sont directement associés à des maladies non transmissibles potentiellement mortelles telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète et le cancer. Afin d’améliorer l’avenir des générations futures, il importe de mettre en œuvre des politiques fondées sur la science et les données qui puissent contribuer à réduire l’obésité infantile, tout en promouvant une alimentation plus saine et l’activité physique », a ajouté le docteur Kluge.
L’effet de la pandémie de COVID-19 sur l’obésité infantile
La pandémie de COVID-19 est susceptible d’exercer un effet négatif sur les niveaux d’obésité infantile de la Région européenne de l’OMS, et donc sur les résultats des prochains cycles de l’enquête de l’Initiative COSI. La fermeture des écoles et le confinement peuvent avoir un impact sur l’accès des enfants aux repas scolaires et aux heures d’activité physique, tout en creusant les inégalités. Les stratégies de prévention de l’obésité infantile doivent donc rester une priorité pendant la pandémie.
Des politiques ayant un effet positif dans les pays les plus durement touchés
Le surpoids et l’obésité se sont stabilisés ou ont diminué dans certains des 13 pays européens où les tendances au fil du temps ont pu être étudiées. L’Espagne, la Grèce, l’Italie et le Portugal, qui accusent tous les taux d’obésité les plus élevés, ainsi que la Slovénie, affichent une tendance à la baisse tant pour le surpoids que pour l’obésité. La réduction de la prévalence du surpoids varie de 4 à 12 points de pourcentage pour les garçons, et de 3 à 7 pour les filles.
Ces dernières années, plusieurs de ces pays ont appliqué les mesures recommandées par l’OMS pour lutter contre l’obésité, comme l’imposition de taxes sur les boissons sucrées et de restrictions en matière de marketing alimentaire, ainsi que des cours d’éducation physique.
« Les données de l’Initiative COSI montrent une tendance à la baisse de l’obésité infantile dans les pays les plus touchés. Ils ont entendu les cris d’alarme des études précédentes, et ont mis en œuvre les politiques qui se sont avérées efficaces à cette fin. Il est réconfortant de constater que lorsque les pays agissent, l’effet est mesurable », a précisé le docteur Nino Berdzuli, directrice de la Division des programmes de santé des pays au Bureau régional de l’OMS pour l’Europe.
Données complètes
Les dernières données de l’Initiative COSI proviennent de 36 pays qui ont participé à l’enquête au cours des années scolaires 2015-2016 et 2016-2017, et portent sur environ 250 000 enfants en âge de fréquenter l’école primaire. Le rapport COSI présente les données les plus complètes pour les garçons et les filles sur le surpoids, l’activité physique et les habitudes alimentaires.
Principales constatations
Globalement, la prévalence du surpoids (y compris l’obésité) est de 29 % chez les garçons et de 27 % chez les filles âgés de 6 à 9 ans. Celle de l’obésité est respectivement de 13 et 9 %. Ces chiffres occultent les importantes variations observées entre les pays.
Ce sont dans les pays méditerranéens tels que Chypre, l’Espagne, la Grèce et l’Italie que l’on observe les proportions les plus élevées de surpoids et d’obésité infantiles : plus de 40 % des garçons et des filles sont atteints de surpoids, et 19 à 24 % des garçons et 14 à 19 % des filles souffrent d’obésité.
Les pays d’Asie centrale tels que le Kirghizistan, le Tadjikistan et le Turkménistan présentent en revanche les pourcentages les plus faibles : 5 à 12 % des garçons et des filles sont en surpoids, et moins de 5 % sont atteints d’obésité.
Les habitudes alimentaires
Près de 80 % des enfants prennent en moyenne un petit-déjeuner tous les jours. En ce qui concerne la consommation quotidienne de fruits et de légumes, les pourcentages sont respectivement d’environ 45 et 25 %. Cependant, les statistiques nationales relatives aux habitudes saines varient considérablement : la consommation quotidienne oscille de 49 à 96 % pour le petit-déjeuner, de 18 à 81 % pour les fruits et de 9 à 74 % pour les légumes.
La consommation fréquente de snacks sucrés (27 % des enfants dans l’ensemble) est plus répandue que celle de snacks salés (14 %). Le pourcentage d’enfants consommant ces aliments nuisant à la santé plus de 3 jours par semaine varie aussi très largement d’un pays à l’autre – de 5 à 62 % pour les snacks sucrés, et de moins de 1 à 35 % pour les snacks salés.
L’activité physique
En moyenne, 1 enfant sur 2 utilise des transports actifs (marche ou vélo) entre le domicile et l’école. Dans tous les pays, la plupart des enfants passent au moins 1 heure par jour à jouer à l’extérieur (de 62 à 98 % selon les États membres).
Dans la plupart des pays, les enfants dont les parents ont un niveau d’instruction plus élevé sont plus susceptibles de faire du sport ou de la danse. La différence entre les enfants de parents ayant un haut niveau d’instruction et ceux de parents ayant un faible niveau d’instruction dépasse 20 points de pourcentage dans 7 pays. Au contraire, les enfants de parents peu instruits sont plus susceptibles de se rendre à l’école à pied ou à vélo.
Manque de données pour les enfants de moins de 5 ans
L’Initiative COSI fournit à la Région un vaste ensemble de données sur la prévalence du surpoids et de l’obésité ainsi que sur les déterminants de l’obésité infantile chez les enfants en âge de fréquenter l’école primaire. Malheureusement, il n’existe pas d’ensemble de données aussi important pour les enfants de moins de 5 ans. Il est donc urgent de renforcer les initiatives de surveillance pour ce groupe d’âge avec le soutien de tous les gouvernements et d’autres parties prenantes.