Message vidéo pour la Journée mondiale de lutte contre le sida : assurer de bons soins de santé mentale aux personnes vivant avec le VIH
En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, faisons le bilan des progrès réalisés et réfléchissons à ce que nous avons appris. Au milieu des perturbations et des ravages causés par la COVID-19, l’année 2020 n’a été facile pour personne.
Les effets de la pandémie ont été terriblement inégaux : les groupes marginalisés et vulnérables ont supporté le fardeau de cette crise.
Lorsque la COVID-19 est arrivée en Europe, nos systèmes de santé ont été contraints de s’adapter plus rapidement que jamais. Dans la plupart des pays, cela s’est fait au détriment de la prise en charge des patients souffrant d’autres problèmes de santé, dont le VIH. Tandis que la COVID-19 s’installait, en juillet, 13 % des pays de la Région européenne de l’OMS avaient signalé un risque de perturbation des services de thérapie antirétrovirale.
À l’heure où nous faisons face à une nouvelle augmentation des cas de COVID-19, malgré le lourd fardeau que cela représente déjà pour notre système de santé et notre personnel, il est essentiel que nous nous efforcions de manquer moins d’occasions de prévenir le VIH et d’assurer la continuité des services de dépistage, de traitement et de conseil.
Cette année, nous avons appris 3 leçons importantes qui nous aideront à progresser :
- Des systèmes de santé résistants sont indispensables.
- Une prise en charge adéquate contre le VIH englobe des services de santé mentale.
- C’est grâce à la solidarité et à un partenariat que nous sortirons de cette crise.
Tout d’abord, la COVID-19 a conforté notre conviction que des systèmes de santé résistants sont essentiels pour protéger nos communautés. Pour que ces systèmes soient efficaces, ils doivent être accessibles à tous. Le Programme de travail européen (PTE), qui est aligné sur nos objectifs pour la santé dans la Région en 2020-2025, représente une promesse de ne laisser personne de côté. Pour y parvenir, il est capital de dispenser des services de qualité contre le VIH.
Les personnes vivant avec le VIH courent nettement plus de risques de présenter des problèmes de santé mentale ; elles souffrent souvent de dépression et d’anxiété. Quant aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale, elles peuvent courir plus de risques de contracter le VIH.
Dans le cadre du PTE, j’ai indiqué que la santé mentale était un besoin et une priorité absolus. L’accent mis par le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe sur la santé mentale se manifeste par le biais d’une « Coalition pour la santé mentale », réunie sous les auspices de Sa Majesté Mathilde, Reine des Belges et défenseuse des Objectifs de développement durable. Cette Coalition rassemble les États membres et des militants de renom, ainsi que des utilisateurs et des prestataires de services et des innovateurs, afin de réformer les services de santé mentale et de lutter contre la stigmatisation. En coordonnant les services de soins contre le VIH et pour la santé mentale, nous serons en mesure d’offrir à un plus grand nombre de personnes la prise en charge spécialisée et l’aide salvatrice dont elles ont besoin de toute urgence.
Et enfin, pour que ces efforts produisent leurs effets, nous avons besoin de solidarité.
Nous avons tous fort à faire. Le VIH a frappé plus de 2 millions de personnes dans la Région européenne de l’OMS. Le « Plan d’action pour la riposte du secteur de la santé au VIH dans la Région européenne de l’OMS » de 2016 vise à mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique dans la Région européenne, et ce pour 2030 au plus tard, conformément aux Objectifs de développement durable. Il sera essentiel d’établir un partenariat, en solidarité avec vous tous, avec nos États membres, avec les décideurs politiques et avec des partenaires tels que l’ONUSIDA.
Je me fais l’écho du thème de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2020 : « Solidarité mondiale et responsabilité partagée ». Souvenons-nous que personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas. Si nous voulons trouver un moyen de sortir de la crise, nous devons inclure tout le monde. Si nous voulons protéger nos communautés contre les crises futures, nous ne devons laisser personne de côté.