Moments forts de la première journée la soixante-cinquième session du Comité régional met l’accent sur les mesures intersectorielles lors de son ouverture

Allocution de Son Altesse Royale la Princesse Mary de Danemark lors de la soixante-cinquième session du Comité régional de l’OMS pour l’Europe 14 septembre 2015, Vilnius (Lituanie)
Présentation de l’activité du Bureau régional par Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe 14 septembre 2015, Vilnius (Lituanie)

Son Altesse Royale la Princesse héritière de Danemark et la directrice régionale de l'OMS pour l'Europe ouvrent la soixante-cinquième session du Comité régional, affirmant que son thème primordial est l'action intersectorielle. La Présidente de la République de Lituanie souhaite la bienvenue à Vilnius à plus de 300 délégués.

Élection du bureau

  • Présidente : Mme Rimantė Šalaševičiūtė, ministre de la Santé de la République de Lituanie
  • Présidente exécutive : Mme Taru Koivisto (Finlande)
  • Vice-président exécutif : Dr Benoît Valet (France)
  • Rapporteur : Dr Mario Miklosi (Slovaquie) 

Allocution inaugurale de Son Excellence Mme Dalia Grybauskaitė, Présidente de la République de Lituanie

Mme Dalia Grybauskaitė, la Présidente de la République de Lituanie, souhaite la bienvenue en Lituanie aux représentants et souligne que les décisions de la soixante-cinquième session du Comité régional privilégieront la réalisation d'un objectif dont la valeur est inestimable, à savoir des êtres humains en bonne santé. Elle remarque que les défis actuels posés à la santé, notamment par la hausse des migrations, ne sont pas faciles à relever, mais qu'ils peuvent être surmontés par une action conjointe. La Présidente de la République de Lituanie souhaite aux participants au Comité régional de réussir à atteindre leurs résultats stratégiques, qui constitueront la base des politiques de santé publique dans la Région européenne de l'OMS.

Allocution de Son Altesse Royale la Princesse héritière de Danemark

Protectrice du Bureau régional de l'OMS pour l'Europe, Son Altesse Royale évoque le programme mondial de développement durable pour 2030 et insiste sur le rôle essentiel de la santé dans la réduction de la pauvreté, qui tient lieu de point de référence du développement durable. La Princesse Mary de Danemark cite également les questions de santé qui lui tiennent à cœur et décrit la visite qu'elle a effectuée au Tadjikistan en compagnie de la directrice régionale de l'Europe en octobre 2014, pour plaider en faveur de la santé de la mère et de l'enfant, et de la vaccination. 

« Constater les effets dévastateurs de la poliomyélite était déchirant, déclare-t-elle. Cette maladie peut être évitée, et nous espérons tous qu'elle appartiendra bientôt au passé. » 

Son Altesse Royale réaffirme également son engagement à œuvrer aux côtés de l'OMS pour améliorer la santé des femmes et des filles et veiller à ce qu'elles demeurent au centre des actions de développement. 

Discours inaugural de Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS pour l'Europe, consacré à l'activité du Bureau régional

Zsuzsanna Jakab passe en revue les progrès, les développements et les difficultés constatés dans le domaine de la santé au cours de l'année passée, soulignant l'objectif de la Région européenne de l'OMS, qui consiste à favoriser un état de santé plus équitable et plus durable, avec le soutien du cadre politique Santé 2020. De nombreux pays utilisent ce cadre pour élaborer des politiques plus vastes, cohérentes et mieux reliées entre elles. La directrice régionale explique que les mesures intersectorielles sont le thème principal de cette session, car l'action intergouvernementale est essentielle pour améliorer la santé.

« Par essence, Santé 2020 incite à faire les bons choix politiques pour la santé, affirme-t-elle. Notre rôle principal est de protéger la santé en tant que valeur universelle et d'en faire la promotion en tant qu'objectif social et politique pour les pouvoirs publics et la société dans son ensemble. »

Zsuzsanna Jakab cite les évolutions positives qu'a connues la santé publique, parmi lesquelles la mise en place de comités gouvernementaux intersectoriels pour promouvoir la santé, une baisse de 6 % par an de l'incidence de la tuberculose au cours des cinq dernières années, la probable élimination du paludisme de la Région d'ici à la fin de l'année 2015, une diminution de 2 % par an de la consommation d'alcool, et le positionnement de la santé au cœur du développement durable. Mais elle attire également l'attention sur des problèmes particulièrement inquiétants, tels que les 136 000 nouveaux cas d'infection par le VIH dans toute la Région en 2014, les cas confirmés de poliovirus circulants dans la Région en raison d'une couverture vaccinale faible et les besoins sanitaires du grand nombre de réfugiés et de migrants dans la Région. 

La directrice régionale appelle les représentants au Comité régional à « s'assurer que nous sommes prêts, et que nous ne laisserons personne au bord de la route » lors de l'application du programme de développement durable pour 2030. 

Débat en séance plénière 

Les représentants accueillent le rapport de la directrice régionale et expriment leur satisfaction à l'égard des progrès accomplis sur les grandes questions de santé et de la cohérence des politiques de santé, réalisée grâce à la mise en œuvre de Santé 2020. Le représentant de Chypre résume le sentiment général en invitant Mme Jakab à « poursuivre le bon travail » réalisé.

La nécessité pour tous les acteurs – pays et organisations – d'œuvrer ensemble à résoudre la crise humanitaire et les problèmes sanitaires résultant de l'afflux massif de réfugiés et de migrants dans la Région européenne de l'OMS est un thème récurrent des commentaires des représentants, aussi bien des États membres que des organisations internationales. 

Les intervenants de plusieurs pays indiquent que la situation d'urgence créée par la maladie à virus Ebola en Afrique de l'Ouest souligne le besoin de réforme de la structure de l'OMS consacrée aux interventions et à la gestion de l'urgence. D'autres questions sont soulevées et insistent sur la nécessité : 

  • d'une détermination accrue dans la mise en œuvre du Plan d'action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens et du Plan d'action européen pour les vaccins 2015-2020 ; 
  • d'une connaissance des moyens par lesquels le secteur privé peut contribuer au développement du secteur de la santé ; 
  • du rôle moteur que la Région européenne doit jouer dans l'évaluation du Règlement sanitaire international ; et 
  • d'une clarification dans les modes de désignation des experts dans les processus intergouvernementaux au plan mondial. 

Un représentant de Hongrie annonce que son gouvernement offre d'accueillir la session de 2017 du Comité régional. 

Partenariats pour la santé 

Après les allocutions d'ouverture, un débat d'experts a lieu sur la contribution des partenariats à l'amélioration de la santé dans la Région européenne de l'OMS. Le Docteur Mark Dybul, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Mme Anuradha Gupta, directrice générale adjointe de l'Alliance GAVI et la directrice générale de l'OMS pour l'Europe décrivent leurs priorités et leur vision d'une Région européenne plus forte, grâce en particulier à un soutien accru des partenaires. 

« Les partenariats sont cruciaux pour notre action », déclare Mme Jakab, soulignant l'excellente collaboration de l'OMS avec le Fonds mondial comme avec l'Alliance GAVI. 

Le Professeur Martin McKee, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, mène le débat d'experts, qui comprend la ministre de la Santé de la République de Moldova, Mme Ruxanda Glavan, les représentants de la Géorgie et du Conseil national de la santé et de la protection sociale de Suède, et les experts ouvrant le débat. Chaque expert appelle à agir davantage pour faire progresser la collaboration intersectorielle et provoquer le changement.

Un représentant de la Fédération internationale des associations d'étudiants en médecine demande aux experts comment la région peut responsabiliser les populations, de façon à les mettre au centre de leurs soins de santé. Mme Gupta répond que le point de départ consiste à démanteler les forteresses qui existent au sein de la santé et à commencer à investir dans les populations.

Réforme de l'OMS : progrès réalisés et incidences pour la Région européenne de l'OMS

La réforme de l'OMS est un point récurrent de l'ordre du jour des comités régionaux depuis 2011. Les discussions en séance plénière sont axées sur la flambée de la maladie à virus Ebola en Afrique de l'Ouest, qui a souligné la nécessité d'accélérer le rôle des trois niveaux de l'OMS dans les situations d'urgence, afin de mobiliser rapidement des ressources humaines, de construire des partenariats avec d'autres acteurs, d'accéder également rapidement à un financement adéquat, et d'accélérer la recherche-développement portant sur les épidémies ou les situations d'urgence sanitaire. Quant à la responsabilisation et la conformité au sein de l'OMS, la Région européenne possède à cet égard un robuste cadre de contrôle interne ; mais davantage peut être fait, par exemple en liant la conformité avec les recommandations des audits en matière d'évaluation de la performance individuelle, et en renforçant les capacités administratives dans les bureaux de pays. La Région européenne de l'OMS a introduit plusieurs initiatives récentes en faveur de la réforme de la gouvernance, notamment l'amélioration des procédures de désignation du directeur régional, la supervision par les États membres, la gestion des ordres du jour et des résolutions des organes directeurs, de même que la transparence dans l'élection des membres du Comité permanent du Comité régional et du Conseil exécutif de l'OMS. 

Les représentants de plusieurs États membres insistent sur le fait que le respect des règles financières suscite la confiance dans l'utilisation des ressources aux fins spécifiques pour lesquelles elles ont été allouées. Les représentants expriment également le besoin de s'assurer que le prochain dispositif de mobilité du personnel soit juste et qu'il maintienne les capacités essentielles du personnel. 

Migration et santé 

Au cours d'une réunion informelle organisée à l'heure du déjeuner, les ministres et les chefs de délégation soulignent qu'une approche complète et systématique est nécessaire à l'échelle de la Région pour s'attaquer aux problèmes de santé publique résultant de la migration vers les pays européens. De nombreux pays prennent part aux discussions, relèvent le rôle de l'OMS en tant qu'institution des Nations Unies responsable de la santé publique et appellent au maintien de son soutien dans la gestion du dossier. 

Les chefs de délégation énumèrent les principaux domaines dans lesquels des conseils politiques et une assistance technique sont surtout nécessaires ; ceux-ci incluent la planification des interventions d'urgence, la surveillance des maladies, les procédures d'évaluation médiale et la vaccination. La directrice régionale ajoute que la coordination interpays et interrégionale doit être renforcée, pour protéger et améliorer la santé des réfugiés et des migrants, de même que les populations des pays receveurs. 

Le Comité régional décide que l'OMS organisera une conférence dès que possible, pour convenir d'une approche commune de santé publique en cas de migrations de grande ampleur dans la Région. 

Séance d'information technique sur la santé des femmes 

Durant cette séance, les premières conclusions d'une étude approfondie sur la santé des femmes pendant les quatre stades de la vie – enfance, adolescence, âge adulte et vieillissement – sont diffusées ; ces constats feront partie d'un nouveau rapport intitulé « Beyond the mortality advantage: investigating women's health in Europe » (Au-delà de l'avantage en termes d'espérance de vie. Enquête sur la santé des femmes en Europe). 

Événements précédant l'ouverture du Comité régional

Accord de collaboration biennal entre l'Ouzbékistan et la Région européenne de l'OMS
Au cours d'une réunion bilatérale le 13 septembre 2015, le ministre de la Santé de l'Ouzbékistan et la Région européenne de l'OMS ont signé un accord de collaboration biennal fixant les priorités de leur action commune en 2016–2017. 

Conférence de presse au ministère lituanien de la Santé

Le 10 septembre 2015, la directrice régionale de l'OMS pour l'Europe et la ministre de la Santé de Lituanie ont informé les représentants des médias nationaux et internationaux sur les questions qui devaient être discutées lors de la soixante-cinquième session du Comité régional. Elles ont répondu à des questions sur la réforme du secteur de la santé, les progrès de la Lituanie dans divers domaines de la santé et les migrations.

Séance d'information des ONG 

Le 13 septembre 2015, 24 représentants d'ONG ont participé à une séance d'information sur les principales questions à l'ordre du jour de la soixante-cinquième session du Comité régional, les manifestations organisées en marge du Comité et les procédures de participation des ONG.

Moments forts de la deuxième journée

  • Allocution du docteur Margaret Chan, directeur général de l'OMS
  • Présentation du Rapport sur la santé en Europe 2015
  • Débat d'experts sur la promotion des mesures intersectorielles et interagences pour la santé et le bien-être, portant notamment sur les sujets suivants :
    • les progrès accomplis dans les domaines de l'environnement et de la santé ; 
    • les déterminants sociaux et la santé, ainsi que l'instruction en santé ; et 
    • le développement durable et la politique étrangère.
  • Une séance d'information technique sur les progrès accomplis en matière de pérennité des personnels de santé.