Adopter l’e-santé pour se rapprocher de la couverture sanitaire universelle en Lettonie
Le docteur Renāte Snipe exerce la fonction de médecin en chef à l’hôpital clinique universitaire des enfants de Riga, la capitale de la Lettonie. Elle était déjà une fervente partisane et une adepte précoce de la santé numérique (e-santé) et ce, avant même que le ministère letton de la Santé ne mette en place son nouveau portail national sur l’e-santé. Le 1er janvier 2018, l’utilisation de ce portail par les professionnels de santé lettons est devenue obligatoire pour les services phares d’e-prescription et de délivrance électronique de certificats de congé de maladie.
Or, comme c’est le cas avec les nouveaux systèmes, la mise en œuvre a posé quelques problèmes techniques. Les professionnels de santé ont en effet parfois difficilement accepté le nouveau portail. Cependant, le docteur Snipe est fermement convaincue que l’adoption de l’e-santé en Lettonie est une évolution positive et nécessaire.
« En tant que professionnels de santé, le principal atout de l’e-santé, ainsi que notre plus grande attente à cet égard, c’est qu’elle nous permet de retrouver les examens préalablement effectués chez les patients, notamment les analyses de laboratoire et les examens radiologiques. Ainsi peut-on éviter la répétition de services et d’efforts précieux », explique le docteur Snipe.
« Même si les patients ne comprennent pas très bien leur problème de santé, ou ne se souviennent pas de tous les antécédents de leur traitement, nous aurons une vision parfaitement globale de leur état de santé. Je pense que c’est très important, tant sur le plan pratique que sur le plan de la sécurité des patients. »
Le portail de l’e-santé a été mis en place afin que tous les Lettons puissent avoir accès aux services de santé en assurant l’efficacité du système de santé, une condition d’ailleurs indispensable, et en modernisant la prestation des soins. Or, pour utiliser ce portail, les professionnels de santé lettons ont dû s’habituer à de nouvelles méthodes de travail électroniques, ce qui s’est avéré difficile pour certains.
Le docteur Snipe n’hésite pourtant pas à souligner l’impact positif que le portail a exercé sur ses pratiques professionnelles et celles de ses collègues : « Tout le processus est devenu plus rapide. Les erreurs de dosage ou la saisie erronée des noms de médicaments sont maintenant beaucoup moins susceptibles de se produire. Pareillement, la délivrance des certificats de congé de maladie s’avère désormais très pratique à la fois pour les patients et pour les médecins, car un médecin peut maintenant préparer les certificats sur n’importe quel ordinateur de l’hôpital. Plus besoin de chercher des formulaires en papier ! »
Lorsque des problèmes techniques surviennent, elle et ses collègues collaborent rapidement et de façon constructive avec le service technique afin de trouver une solution.
Les pays de la Région européenne de l’OMS estiment que l’e-santé a un rôle important à jouer dans la réalisation de la couverture sanitaire universelle. Elle peut en effet développer la portée, la transparence, la qualité et l’accessibilité des services de santé et de l’information sanitaire ; permettre à davantage de personnes d’accéder aux services de santé disponibles (notamment les populations marginalisées et mal desservies) ; faciliter la formation du personnel de santé ; et améliorer l’efficacité du fonctionnement des systèmes de santé et de la prestation des soins.
Selon le docteur Snipe, l’e-santé exerce également un impact direct et positif sur la façon dont les citoyens interagissent avec le système de santé. « Les patients sont très satisfaits de leurs prescriptions électroniques », explique-t-elle. « Ils aiment vraiment ce type d’ordonnances parce qu’il est devenu impossible de les perdre. En outre, comme les pharmaciens n’ont plus de difficultés à déchiffrer l’écriture d’un médecin, ils n’ont plus de craintes à se faire à ce sujet. »
Malgré les quelques difficultés rencontrées au début, le docteur Snipe estime que les perspectives de parvenir à la couverture sanitaire universelle grâce à l’e-santé sont optimistes. « Selon moi, les autres pays européens ont prouvé que l’e-santé profite à l’ensemble de la population, et nous, en Lettonie, nous devons continuer à nous tourner vers l’avenir. En principe, tout le monde finit par admettre qu’il faut apprendre à utiliser l’e-santé. C’est l’avenir, et nous sommes prêts à l’accepter. »