La législation antitabac sauve déjà des vies
Copenhague, 30 mai 2011
Les bases factuelles indiquent que la législation antitabac est efficace. À la surprise des détracteurs de la première heure, elle sauve déjà des vies et améliore la santé dans la Région européenne de l’OMS. Les études réalisées dans les pays appliquant une interdiction de fumer dans les lieux publics font état d’une diminution des crises cardiaques. L’exposition à la fumée du tabac contribue en effet aux maladies cardiovasculaires, aux cancers et à la tuberculose, et la littérature scientifique à ce sujet indique une baisse de 20 à 40 % des taux d’hospitalisation pour infarctus du myocarde seulement quelques mois après la mise en œuvre de la législation antitabac.
« C’est une loi qui fonctionne vraiment », a déclaré Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe. « Elle fonctionne pour le public et pour le système de santé. Lorsque les lois sont appliquées, nous assistons non seulement à l’amélioration de la santé des populations, mais aussi à une réduction rapide et significative des hospitalisations qui, par conséquent, fait baisser les coûts des systèmes de santé. »
Dans toute la Région européenne de l’OMS, un élan croissant s’est fait jour dans les pays procédant au renforcement de leurs politiques antitabac et protégeant davantage leurs citoyens contre les méfaits du tabagisme. Le tabac est la cause de décès la plus évitable dans le monde et il n’existe aucun seuil de sécurité en matière d’exposition au tabagisme passif. Cette année, le tabac tuera près de six millions de personnes dans le monde, soit plus que la tuberculose, le VIH/sida et le paludisme réunis. La législation s’avère efficace pour réglementer l’exposition au tabac et lutter contre celle-ci. Elle est aussi à l’origine d’une baisse du nombre de fumeurs. Dans plusieurs pays industrialisés, l’application des politiques antitabac sur le lieu travail a permis de réduire la consommation totale de tabac de 29 % en moyenne chez les travailleurs.
Les critiques s’inquiétaient au début d’un rejet potentiel de la part du public et des effets d’une telle législation sur le monde des affaires, en particulier le secteur de l’hôtellerie, des cafés et des restaurants. Cependant, selon les résultats d’une analyse internationale des bases factuelles découlant de plus de 100 études réalisées à ce sujet, l’impact économique s’est avéré positif ou neutre après la mise en œuvre des lois antitabac. Par exemple, au Royaume-Uni, 40 % des commerces et des entreprises ont signalé des effets positifs, et 57 % ont fait état d’un impact neutre. Les sondages ont révélé que la législation antitabac est très largement acceptée et populaire dans les pays qui l’ont adoptée.
Le message clé de la Journée mondiale sans tabac du 31 mai 2011 est le suivant : les pays doivent ratifier et appliquer pleinement la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac en vue de protéger les générations présentes et futures face aux effets sanitaires, sociaux, environnementaux et économiques dévastateurs du tabagisme. Dans la Région européenne de l’OMS, 46 pays et l’Union européenne ont ratifié le traité.
« La Convention-cadre est une excellente nouvelle pour la santé des populations de la Région européenne de l’OMS », a déclaré Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe. « Les gouvernements disposent désormais d’un instrument puissant à leur avantage. Ce dernier doit être pleinement utilisé et appliqué avec rigueur. »
La récompense spéciale du directeur général de l’OMS pour la Journée mondiale sans tabac, attribuée aux personnes ou aux organisations pour leurs efforts dans le domaine de la lutte antitabac, a été remise au Premier ministre grec, George Papandreou, pour son important rôle de chef de file et sa position de fermeté en défendant l’adoption d’une solide législation antitabac, sans pour autant céder aux pressions de l’industrie du tabac et d’autres intérêts motivés par le profit. La législation adoptée en Grèce vise à prémunir pleinement les citoyens de ce pays contre les effets nocifs de la fumée du tabac sur les lieux publics, tout en exigeant d’ailleurs un engagement et un courage politiques.
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