S’attaquer à la principale cause de mortalité évitable en Europe : les maladies cardiovasculaires

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Tina Kiaer
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Bureau régional de l’OMS pour l’Europe
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Copenhague et St-Pétersbourg, 18 novembre 2015

Les personnes nées en Europe orientale sont presque cinq fois plus susceptibles de mourir jeunes à la suite d'un infarctus du myocarde ou d'un accident vasculaire cérébral que celles nées en Europe occidentale. Depuis 2000, cette différence en matière de risque de mortalité prématurée s'est nettement accrue, pour passer du quadruple au début du siècle au quintuple actuellement. Les décès précoces et évitables dus aux maladies cardiovasculaires sont le principal facteur contribuant à la baisse de l'espérance de vie dans la partie orientale de l'Europe par rapport à sa partie occidentale.

Cependant, et il s'agit là d'un point positif, malgré l'accroissement de la différence, le taux global de mortalité prématurée due à ces causes a, quant à lui, diminué dans l'ensemble de la Région européenne de l'OMS. En Europe orientale, le taux de risque de décès à la suite d'un infarctus du myocarde ou d'un accident vasculaire cérébral avant l'âge de 65 ans est passé de 180 pour 100 000 habitants en 2000 à 141 pour 100 000 habitants en 2011. Par comparaison, en Europe occidentale, ce taux est passé de 46 à 30 pour 100 000 habitants pendant la même période de 10 ans. Les améliorations constatées au cours de la dernière décennie ne sont pas le résultat d'un seul facteur. En fait, elles sont imputables à tout un ensemble de paramètres, comme une moindre exposition aux facteurs de risque, l'amélioration des services de santé, l'accès aux interventions fondées sur des bases factuelles et de meilleures conditions de vie en raison de la croissance économique.

Si la situation s'est améliorée en Europe occidentale et orientale, l'écart s'est élargi entre ces deux régions. « L'importante embellie observée depuis le début du siècle en matière de réduction de la mortalité due aux maladies cardiovasculaires témoigne de notre capacité à réaliser des progrès considérables à cet égard. Nous ne pouvons nous reposer sur nos lauriers, et accepter que les jeunes adultes de la partie orientale de la Région courent cinq fois plus le risque de succomber à une maladie cardiovasculaire que ceux d'Europe occidentale » a déclaré le docteur Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS pour l'Europe.

Pour pallier ces inégalités en matière de santé cardiovasculaire, le Bureau régional de l'Europe et le ministère de la Santé de la Fédération de Russie organiseront une conférence internationale sur les maladies cardiovasculaires à Saint-Pétersbourg les 19 et 20 novembre 2015, à l'occasion de laquelle des responsables politiques, des experts techniques et des associations professionnelles et de patients échangeront leurs connaissances à ce sujet, et feront part de leur expérience, de leurs défis et de leurs réussites. Il s'agit d'une réunion de prime importance qui permettra aux États membres, à de multiples partenaires, dont les principales organisations non gouvernementales et associations professionnelles dans ce domaine, et à l'OMS d'examiner les prochaines mesures à prendre afin de lutter contre ces inégalités.

Parmi les principaux facteurs contribuant à l'aggravation des inégalités en matière de santé cardiovasculaire, il convient de mentionner la consommation de tabac et d'alcool et les carences en matières d'interventions fondées sur des bases factuelles au niveau clinique. L'objectif est de promouvoir davantage les efforts de lutte contre le tabagisme et l'usage nocif de l'alcool, de réduire la consommation de sel et la sédentarité, et de trouver les moyens de mettre en œuvre un programme essentiel d'interventions moyennant l'adoption d'approches cliniques visant à réduire le risque de mortalité cardiovasculaire chez les personnes souffrant déjà de maladies cardiovasculaires.

Plusieurs innovations, notamment celles liées à l'amélioration de la gestion du risque au niveau clinique, seront examinées lors de la réunion. Celle-ci permettra de promouvoir l'utilisation de modèles d'évaluation du risque cardiovasculaire qui résument le risque de mortalité imputable à un événement cardiovasculaire chez l'adulte sur une période de dix ans, en fonction de paramètres de base tels que le statut tabagique, l'âge, le sexe, la tension artérielle et les niveaux de cholestérol. De tels modèles peuvent servir à la formulation de conseils ciblés et à un contrôle plus étroit de la tension artérielle, afin de réduire efficacement le risque d'infarctus du myocarde ou d'accident vasculaire cérébral. La réunion examinera également la manière dont les services de santé européens peuvent réduire le délai entre l'apparition d'un infarctus du myocarde ou d'un accident vasculaire cérébral et le début d'un traitement d'urgence efficace. En réduisant autant que possible ce délai, il est possible de sauver les tissus cardiaques et cérébraux vulnérables pour maximiser les chances de survie et de guérison.

La conférence, organisée par le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe en collaboration avec le ministère russe de la Santé, aura lieu au Centre de recherche médicale fédérale Almazov de Saint-Pétersbourg, l'un des principaux centres de cardiologie de la Fédération de Russie.