Selon des études de l’OMS/Europe, les aliments pour bébés ont une forte teneur en sucre et sont commercialisés de manière inappropriée pour les nourrissons
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Bruxelles (Belgique), 15 juillet 2019
Deux nouvelles études de l’OMS/Europe révèlent qu’une proportion importante d’aliments pour bébés sont incorrectement commercialisés comme convenant aux nourrissons de moins de 6 mois, et que beaucoup de ces aliments contiennent des taux de sucre trop élevés.
Or, l’OMS recommande depuis longtemps l’allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois. Les « Orientations mondiales en vue de mettre un terme aux formes inappropriées de promotion des aliments pour nourrissons et jeunes enfants » de l’OMS (2016) stipulent expressément que les aliments de complément ne devraient pas être commercialisés pour les nourrissons de moins de 6 mois.
« Une bonne nutrition durant la période néonatale et la petite enfance reste essentielle afin d’assurer une croissance et un développement optimaux de l’enfant, et de meilleurs résultats sanitaires plus tard dans la vie, y compris la prévention du surpoids, de l’obésité et des maladies non transmissibles (MNT) liées au régime alimentaire, ce qui rend ainsi beaucoup plus accessible l’objectif de développement durable n° 3 des Nations Unies qui consiste à permettre à tous de vivre en bonne santé et à promouvoir le bien-être de tous à tout âge », déclare le docteur Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe.
Qualité nutritionnelle des produits
L’OMS a élaboré un projet de modèle de profils nutritionnels pour les enfants âgés de 6 à 36 mois afin d’orienter les décisions concernant les aliments dont la promotion est inappropriée pour ce groupe d’âge. Ce modèle a été soumis aux États membres et aux parties prenantes pour examen et discussion.
L’OMS/Europe a également mis au point une méthodologie permettant de recenser les aliments pour bébés disponibles dans le commerce de détail, et de recueillir des données sur le contenu nutritionnel affiché sur les étiquettes ainsi que d’autres informations sur l’emballage, l’étiquetage et la promotion (y compris les arguments et les allégations).
Cette méthodologie a été utilisée pour collecter des données sur 7955 boissons ou produits alimentaires commercialisés pour les nourrissons et les jeunes enfants dans 516 commerces de 4 villes de la Région européenne de l’OMS (Vienne, Autriche ; Sofia, Bulgarie ; Budapest, Hongrie ; et Haïfa, Israël) entre novembre 2017 et janvier 2018.
Dans ces 4 villes, une proportion importante des produits (de 28 à 60 %) ont été commercialisés comme convenant aux nourrissons de moins de 6 mois.
Bien que la législation de l’Union européenne l’autorise, cette pratique n’est pas conforme au Code international de commercialisation des substituts du lait maternel de l’OMS ni aux orientations de l’OMS. En effet, ceux-ci stipulent explicitement que les aliments de complément commerciaux ne doivent pas être vendus comme étant appropriés pour les nourrissons de moins de 6 mois.
« Les aliments pour nourrissons et jeunes enfants devraient se conformer aux diverses recommandations établies en matière de nutrition et de composition. Néanmoins, on craint que de nombreux produits ne soient encore trop riches en sucres », déclare le docteur João Breda, chef du Bureau européen de l’OMS pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles.
Dans 3 des villes susmentionnées, la moitié ou plus des produits fournissaient plus de 30 % des calories provenant des sucres totaux. Environ un tiers d’entre eux comptaient du sucre, des jus de fruits concentrés ou d’autres édulcorants parmi leurs ingrédients. Ces arômes et sucres ajoutés peuvent exercer une influence sur les préférences gustatives des enfants en augmentant le goût pour les aliments plus sucrés.
Bien que les aliments comme les fruits et les légumes contenant des sucres naturels conviennent aux nourrissons et aux jeunes enfants, le taux très élevé de sucres libres des purées disponibles dans le commerce est également préoccupant.
Le projet de modèle de profils nutritionnels pour les nourrissons et les jeunes enfants a été élaboré selon les étapes recommandées par l’OMS, et s’appuie sur des données provenant de plusieurs sources, dont un examen de la littérature scientifique. Il se réfère aux directives existantes de la Commission européenne et aux normes du Codex Alimentarius, et suit l’approche utilisée pour le modèle de profils nutritionnels de l’OMS/Europe pour les enfants de plus de 36 mois.
Le projet de modèle a été validé en regard des informations figurant sur l’étiquette de 1328 produits commercialisés dans 3 pays en 2016-2017, et mis à l’essai en 2018 dans 7 autres pays avec 1314 produits supplémentaires.