La plus grande perturbation de la scolarité de l’histoire due aux mesures anti-COVID-19 ne doit pas priver les enfants de leur éducation et de leur développement.

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Copenhagen/Genéve/Paris, 2 juillet 2021

Un groupe d’experts publie de nouvelles recommandations pour la Région européenne sur la scolarisation pendant la pandémie de COVID-19

Les écoles doivent rester ouvertes aussi longtemps que possible, en prenant des mesures de santé publique et des mesures sociales adéquates, et les pouvoirs publics doivent profiter des mois d’été pour mettre en œuvre des interventions qui permettent de protéger la scolarisation en présentiel lors de la prochaine année scolaire, a déclaré un groupe international d’experts institué par le Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Europe dans ses dernières recommandations sur la scolarisation pendant la pandémie de COVID-19.

Ces nouvelles recommandations s’inscrivent dans un contexte d’augmentation des taux d’infection dans plusieurs pays de la Région, principalement due à l’effet combiné de l’assouplissement des mesures de santé publique et des mesures sociales, de l’augmentation du brassage de population et de l’inégalité vaccinale dans la Région.

« Les mois d’été offrent aux pouvoir publics une excellente occasion de mener les interventions qui s’imposent pour maintenir les taux d’infection à un niveau peu élevé, et éviter de fermer les écoles, une mesure qui, comme nous l’avons vu, a un effet particulièrement néfaste sur l’éducation ainsi que sur le bien-être social et mental de nos enfants et de nos jeunes, » a déclaré le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « La propagation de nouveaux variants, associée à la présence de poches de personnes non vaccinées en milieu scolaire, signifie qu’il n’y a pas de temps à perdre. C’est maintenant qu’il faut agir. Nous ne pouvons pas laisser la pandémie priver les enfants de leur éducation et de leur développement. »

« Bien que la plupart des pays offrent un enseignement à distance, la perte d’apprentissage et l’impact de l’absence scolaire sont difficiles à supporter pour les enfants. C’est particulièrement vrai pour les enfants vulnérables et marginalisés. Au cours de l’année écoulée, si les parents, les personnes en charge d’enfants et les enfants ont essayé de s’adapter à leur « nouvel » environnement d’apprentissage, nous ne pouvons risquer d’avoir une autre année de perturbations, » a déclaré Afshan Khan, directrice régionale de l’UNICEF pour l’Europe et l’Asie centrale. « Nous devons travailler ensemble tout au long de l’été pour faire en sorte que les enfants puissent retourner à l’école en toute sécurité et rattraper leur retard d’apprentissage. »

« Nous devons sortir de la crise éducative et sanitaire causée par la COVID-19 en instaurant des systèmes d’éducation et de soins de santé plus résilients, et viser des objectifs ambitieux pour rétablir la scolarité et la transformer afin que chaque élève apprenne mieux, acquière des compétences sociales et émotionnelles plus fortes, et bénéficie d’un meilleur état de santé et d’un plus grand bien-être, » a déclaré Tao Zhan, directeur de l’Institut de l’UNESCO pour l’application des technologies de l’information à l’éducation (UNESCO-IITE). « Nous devons agir maintenant. L’avenir de cette génération est en jeu. »

Les nouvelles recommandations se concentrent sur huit aspects clés concernant les enfants et la scolarité pendant la pandémie de COVID-19 :

  1. le recours aux tests PCR ou de diagnostic rapide (tests antigènes) en milieu scolaire ;
  2. la nécessité de réaliser des études qui évaluent l’efficacité des mesures d’atténuation des risques pour la lutte anti-infectieuse ;
  3. l’importance de préserver les résultats scolaires ainsi que le bien-être mental et social ;
  4. la nécessité de tenir compte des enfants vivant dans des situations vulnérables ;
  5. les changements dans l’environnement scolaire qui sont bénéfiques pour la santé de l’enfant et la lutte anti-infectieuse ;
  6. l’importance de faire participer les enfants à toutes les prises de décisions ;
  7. les stratégies de vaccination en milieu scolaire ;
  8. le maintien des écoles ouvertes comme objectif principal.

La fermeture des écoles ne devrait être envisagée qu’en dernier recours, si et quand « des épidémies importantes se déclarent ou que la transmission communautaire ne peut être endiguée par aucune autre mesure, » notent les membres du Groupe consultatif technique dans leurs recommandations.

Effets de la pandémie de COVID-19 sur la scolarité

Dans la Région européenne de l’OMS, la pandémie a eu un impact désastreux sur la scolarité pendant l’année scolaire 2020-2021. Le suivi par l’UNESCO des solutions nationales d’enseignement à distance montre que 44 des 53 pays de la Région européenne de l’OMS ont fermé leurs écoles au niveau national au plus fort de la pandémie en avril 2020.

Les fermetures d’écoles ont des effets graves sur l’éducation, le développement et le bien-être des enfants et des adolescents. En plus de les priver des interactions sociales nécessaires qui soutiennent et favorisent leur bien-être mental, les fermetures d’écoles ont conduit à la mise en place de dispositifs d’apprentissage à distance qui n’offrent pas les mêmes résultats éducatifs. En outre, même dans les meilleurs contextes, les enfants socialement défavorisés et ceux qui ont le plus besoin d’un soutien éducatif ont pris du retard, ce qui a accru les inégalités sociales entre les pays et au sein de ceux-ci.

Alors que la plupart des pays ont rouvert leurs écoles à la fin de l’été 2020, la hausse des taux d’infection au cours des mois d’automne et d’hiver a entraîné la prise de mesures plus strictes dans des dizaines de pays, y compris, à certains endroit, la fermeture des écoles. Cependant, les recherches menées dans plusieurs États membres au cours des mois d’hiver 2020 montrent que l’incidence du SARS-CoV-2 chez les élèves et les étudiants est plus faible que dans la population générale, les infections secondaires dans les écoles représentant moins de 1 % des infections.*

Au cours de l’année scolaire 2020-2021, nous avons assisté à la plus grande perturbation de la scolarité de l’histoire. Grâce à ces recommandations, nous disposons désormais d’éléments de preuve et d’outils pour garantir que les enfants et les jeunes puissent reprendre leur scolarité en présentiel en toute sécurité.