Allocution de la directrice régionale à la soixante-neuvième session du Comité régional de l’OMS pour l’Europe
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Discours de bienvenue et introduction
Votre Altesse Royale la princesse héritière de Danemark, M. le directeur général de l’OMS, Dr Tedros, M. le ministre danois de la Santé, M. le président du Comité régional, Mesdames et Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs les délégués, chers invités.
Je vous souhaite cordialement la bienvenue à cette soixante-neuvième session du Comité régional de l’OMS pour l’Europe, mon dernier Comité régional en tant que directrice régionale. Ce n’est toutefois pas la fin de ma collaboration avec l’OMS, car Dr Tedros, vous m’avez honoré en m’offrant l’occasion d’occuper la fonction de directrice générale adjointe à Genève, un poste que j’ai accepté avec beaucoup d’honneur. Pourtant, je m’adresse à vous aujourd’hui et pour la dernière fois en ma qualité de directrice régionale.
Habituellement, dans ce type de discours, je passe en revue le travail réalisé dans la Région européenne de l’OMS au cours des 12 derniers mois ainsi que les progrès accomplis à cet égard. Ce sera moins le cas aujourd’hui, et je me concentrerai plutôt sur les dix dernières années écoulées depuis mon entrée en fonction en 2010.
Le travail et les réalisations que nous avons accomplis et le chemin qu’il nous reste encore à parcourir seront les thèmes de mon discours, ce qui concorde bien avec ce que le docteur Tedros nous a déjà dit.
Une nouvelle réflexion sur la santé
Il y a dix ans, lorsque j’ai pris mes fonctions de directrice régionale, je savais que je voulais améliorer la santé et le bien-être de tous les habitants de la Région d’une manière plus équitable en suscitant une collaboration étroite avec les États membres, ainsi que la participation de tous les acteurs et intervenants.
Auparavant, la santé était trop souvent considérée comme du seul ressort des systèmes de santé. La santé était même parfois considérée comme du seul ressort des soins hospitaliers.
Je voulais changer cette perception étriquée.
Il devenait de plus en plus manifeste que la santé est fortement influencée par les circonstances de la vie, ce que nous appelons désormais les multiples déterminants et contextes de la santé – politiques, sociaux, environnementaux, commerciaux et culturels – ainsi que, bien sûr, par les systèmes de santé.
Le monde entier plaide aussi désormais en faveur de la santé et du bien-être. La santé est de plus en plus considérée comme un bien public mondial, un droit humain, une question de justice sociale et un élément absolument nécessaire au développement.
En outre, la santé n’est plus considérée non plus comme un bien de consommation onéreux, mais est désormais reconnue comme un investissement dans le développement et un choix politique nécessaire.
Dans cette perspective plus large, la santé est également considérée comme un enjeu vital pour d’autres secteurs tels que l’économie, le commerce et la sécurité ; et, en effet, comme un important secteur économique en soi.
Nous, dans la Région européenne, avons été parmi les premiers au cours de ces dix dernières années à mettre en avant ces valeurs et ces perspectives, et à leur donner corps en termes de politiques et de stratégies. Et je pense que nous pouvons en être fiers.
Grâce à Santé 2020, la politique européenne de la santé et du bien-être, nous avons anticipé et fait écho à ce plaidoyer qui s’inscrit désormais dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies, les objectifs de développement durable (ODD) et le Treizième Programme général de travail de l’OMS (treizième PGT).
Il est admirable, après dix ans, de pouvoir conclure que Santé 2020 a largement contribué à la santé dans la Région dans son ensemble, et exercé un impact important à cet égard, l’espérance de vie la plus élevée étant désormais de 83,1 ans.
Nous avons également constaté de réels progrès avec Santé 2020, tant au niveau de l’élaboration que de la mise en œuvre des politiques.
En 2016, 93 % des pays ont indiqué qu’ils disposaient d’une politique nationale de santé cohérente, axée sur des valeurs, fondée sur des données probantes et alignée sur Santé 2020, soit 35 % de plus qu’en 2010 ; 86 % des pays ont signalé qu’ils avaient adopté des plans de mise en œuvre.
Quatre-vingt-dix-huit pour cent des pays ont déclaré disposer d’une politique ou d’une stratégie visant à réduire les inégalités de santé, soit une hausse de 10 % par rapport à 2010. Quatre-vingt-huit pour cent ont indiqué avoir défini des cibles ou des indicateurs pour Santé 2020, soit une hausse de 15 % par rapport à 2010.
Les dialogues politiques engagés dans les États membres ont contribué à la réalisation de ces objectifs !
Aujourd’hui, ce plaidoyer continue de s’étendre. Ici, Monsieur le directeur général, vous avez joué un rôle majeur. Vos cibles du « triple milliard » telles qu’inscrites dans le treizième PGT sont une source d’inspiration pour nous tous !
Étant donné ma position de chef de file pour 2 de ces 3 cibles, je me sens investie d’une énorme responsabilité en vue d’atteindre ces résultats, et je m’y suis pleinement engagée.
Cette mission semble être le prolongement naturel de tout le travail que nous avons effectué au fil des ans.
Ma vision initiale : améliorer la santé en Europe
Comment en sommes-nous arrivés à Santé 2020 il y a dix ans ?
Nous avons examiné les nombreux défis auxquels sont actuellement confrontés les systèmes de santé et les autres systèmes, résumés ici à l’écran.
Nous voulions parvenir à la couverture sanitaire universelle, en mettant l’accent sur la prestation de soins centrés sur la personne, intégrés et coordonnés à tous les niveaux.
Nous voulions une forte composante de santé publique accordant la priorité à la promotion de la santé et à la prévention des maladies.
Nous devions adopter une approche axée sur plusieurs déterminants afin de relever ces défis complexes, avec des facteurs de causalité multiples, non linéaires et interdépendants.
Nous savions que l’adoption d’approches collaboratives, cohérentes, pansociétales et pangouvernementales ainsi que l’application de la Santé dans toutes les politiques s’avéreraient nécessaires à cet égard.
De toute évidence, la réalisation de ces objectifs exigerait également un leadership fort et la définition de cibles précises.
J’ai donc exposé ma vision avec les sept priorités stratégiques présentées ici. Elles ont guidé tout le travail que nous avons effectué au cours de ces dix dernières années.
Comment avons-nous réalisé ces sept priorités d’action ?
Pour réaliser ces priorités, comme je l’ai indiqué, notre principale réponse a été Santé 2020, la politique européenne de la santé et du bien-être, élaborée dans le cadre d’un vaste processus consultatif.
Parallèlement, en 2010, nous avons également commencé à formuler le Plan d’action européen pour le renforcement des capacités et services de santé publique. Vous avez adopté ces deux documents en 2012.
Je voulais absolument qu’ils s’inspirent des nouvelles connaissances sur l’ensemble des déterminants de la santé et d’une nouvelle réflexion sur la manière de faire progresser la santé publique au XXIe siècle.
Nous avons élaboré des outils et des ressources, adaptables à différents pays et contextes, afin de réaliser les politiques de santé liées à Santé 2020, notamment le dispositif de mise en œuvre de Santé 2020.
Nous avons élaboré depuis divers autres stratégies techniques et plans d’action d’ailleurs tous alignés sur Santé 2020.
Nous avons également « saisi l’occasion ». Notre travail sur les aspects sanitaires de la migration constitue d’ailleurs un excellent exemple à cet égard, et nous avons pris des mesures rapides et courageuses lorsqu’il le fallait pour soutenir les États membres.
Les bases factuelles et de connaissances pour la mise en œuvre de Santé 2020
J’étais également convaincue que l’ensemble de notre travail devait se fonder sur la science, les bases factuelles, les données et la surveillance.
Par conséquent, j’ai demandé que de nouvelles études soient réalisées sur les déterminants sociaux et la fracture sanitaire dans la Région européenne, ainsi que sur la gouvernance, afin de nous aider à mieux comprendre, à promouvoir et à concrétiser la vision de Santé 2020.
J’ai également demandé que des études économiques soient effectuées afin d’aider les responsables politiques, les professionnels de santé et les défenseurs de la santé à mieux cerner et à promouvoir les arguments économiques en faveur de l’investissement dans la santé.
J’ai réactivé le Comité consultatif européen de la recherche en santé du Bureau régional afin de promouvoir et de renforcer l’utilisation des données de la recherche et des bases factuelles pour la prise de décisions en santé publique, et d’inspirer les politiques de développement de la recherche en santé dans la Région.
Améliorer la santé en Europe : les progrès accomplis pour réaliser Santé 2020
Qu’avons-nous accompli pour réaliser nos attentes d’amélioration de la santé en Europe ?
Outre la prolongation de l’espérance de vie, d’autres indicateurs de santé ont connu des améliorations significatives, comme le montre cette diapositive. La mortalité maternelle et infantile a diminué, de même que le nombre de décès dus aux traumatismes. D’importants progrès ont été réalisés dans le domaine des maladies non transmissibles, et des succès ont été rencontrés dans la lutte contre les maladies transmissibles.
En ce qui concerne les maladies non transmissibles, trois objectifs importants ont été fixés au niveau mondial afin de réduire la mortalité prématurée, et la Région européenne sera probablement la seule Région de l’OMS à les atteindre, voire à les dépasser.
Or, les inégalités persistantes en matière de santé et de bien-être entre et dans les pays de la Région viennent assombrir ce bilan positif. Par exemple, l’espérance de vie la moins élevée de la Région est de 70 ans, soit bien en deçà de l’espérance de vie la plus élevée qui est de 83,1 ans.
Lorsque l’on examine le taux global de mortalité prématurée standardisé selon l’âge imputable aux quatre principales maladies non transmissibles, on constate dans la Région une variation similaire des taux de mortalité chez les personnes âgées de 30 à 70 ans.
Des améliorations importantes ont été réalisées dans le domaine des déterminants sociaux de la santé.
Le Rapport sur la santé en Europe 2018 révèle que les taux de scolarisation dans le primaire évoluent dans la bonne direction au niveau régional.
Mais là encore, de grands écarts sont observés entre les pays, avec des extrêmes allant de 0,1 à 10,1 % d’enfants non scolarisés.
De même, le chômage a légèrement baissé, passant de 8,9 % en 2010 à 8,7 % en 2015 dans l’ensemble de la Région.
On constate encore une fois des disparités importantes et persistantes entre les pays, allant d’un taux minimum de 0,5 % à un taux maximum de 26,1 % en 2015.
Par conséquent, la plupart des États membres ont explicitement tenu compte des approches et des valeurs de l’équité, des déterminants sociaux, des spécificités hommes-femmes et des droits humains dans la conception des politiques nationales et locales de santé.
L’équité demeure notre plus grand défi, malgré les progrès que nous avons réalisés en définissant des objectifs généraux d’équité en santé pour l’accès à la santé et la couverture sanitaire, en réduisant les écarts concernant l’espérance de vie et les facteurs de risque liés au mode de vie, et en corrigeant le gradient social.
Je suis particulièrement fière de l’Initiative du Rapport de situation sur l’équité en santé en Europe que nous avons lancée en 2018 afin d’aider les pays, les partenaires et l’OMS à renforcer la perspective de l’équité dans toutes les politiques de santé et dans tous les services de santé.
Une suite a été également donnée à cette Initiative par l’organisation cette année à Ljubljana d’une réunion sur les mesures pratiques visant à améliorer l’équité en santé, un événement qui d’ailleurs a été couronné de succès. Le tout premier Rapport de situation sur l’équité en santé dans la Région européenne de l’OMS a été lancé le 10 septembre.
Nous avons souligné l’importance d’un certain nombre de politiques multisectorielles, eu égard notamment aux aspects suivants : le revenu et la protection sociale ; l’emploi et les conditions de travail ; les programmes de qualité pour le développement dans la petite enfance ; les approches panscolaires accordant la priorité au bien-être émotionnel et à un niveau d’instruction équitable ; le revenu minimum, en particulier pour les familles afin de garantir la sécurité alimentaire ; les interventions en matière de logement pour réduire le surpeuplement et améliorer les conditions ; l’environnement et les espaces verts ; l’accès équitable aux services d’approvisionnement en eau et d’assainissement ; et les déplacements actifs.
En outre, nous avons de nouveau mis en exergue l’importance de la promotion et de la protection des droits de l’homme, notamment l’égalité des sexes et les droits des minorités eu égard au statut social, à l’appartenance ethnique, au handicap, ainsi qu’à l’orientation et à l’identité sexuelles.
Permettez-moi de mentionner d’autres points saillants concernant la mise en œuvre de Santé 2020.
Nous avons accompli de nombreux progrès en matière de leadership et de gouvernance politiques, administratifs, professionnels et techniques, des conditions tellement essentielles à la promotion de la santé et du bien-être.
Afin de renforcer les capacités du personnel dans ces domaines, nous avons collaboré avec l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève pour dispenser une formation en santé mondiale et en diplomatie sanitaire.
Que dire du travail technique réalisé dans les quatre domaines d’action de Santé 2020.
Ces dernières années, j’ai présenté un aperçu complet des activités menées au cours des 12 derniers mois dans mes discours devant le Comité régional. Cette fois-ci, je n’évoquerai que quelques progrès marquants réalisés ces dix dernières années dans chacun de ces quatre domaines.
Un grand nombre de réalisations ne seront pas mentionnées, et je m’en excuse. Une analyse complète de la situation est cependant disponible à partir d’autres sources.
Santé publique
J’ai mis un accent particulier sur le besoin de faire progresser la santé publique dans la Région.
J’ai présenté une nouvelle vision de la santé publique au XXIe siècle, que vous avez examinée et adoptée l’année dernière.
Nous avons cherché à mieux faire reconnaître l’importance de la santé publique, en faisant du nécessaire développement institutionnel et de la main-d’œuvre la pierre angulaire des efforts visant à parvenir à la couverture sanitaire universelle.
Le Bureau régional a désormais commencé à créer une collaboration solide en mettant en place une coalition de partenaires en vue de renforcer les catalyseurs de la santé publique d’une manière plus coordonnée, systématique et proactive.
La perspective portant sur toute la durée de la vie
Afin de développer davantage la perspective portant sur toute la durée de la vie, une conférence internationale à la fois importante et innovante a été organisée à Minsk afin d’examiner cette approche dans le contexte de Santé 2020.
Celle-ci a abouti à la Déclaration de Minsk qui énonce des stratégies permettant aux pays d’améliorer la santé et le bien-être, en mettant en avant l’importance des stades de transition du cycle de vie, notamment ceux allant de la petite enfance à l’adolescence, à l’âge adulte et au troisième âge, ainsi que les changements concernant la situation au regard de l’emploi.
La Déclaration résume les mesures à examiner et les engagements pris à la Conférence à la lumière des objectifs et des domaines d’action prioritaires de Santé 2020.
Action intersectorielle en faveur de la santé
Une autre conférence innovante a été organisée à Paris en 2016 sur la promotion des mesures intersectorielles et interagences pour la santé et le bien-être dans la Région européenne de l’OMS.
Elle a abouti à l’adoption de la Déclaration de Paris sur les partenariats en faveur de la santé et du bien-être des jeunes et des générations futures, ainsi qu’à une proposition de création d’une plate-forme régionale ad hoc pour œuvrer ensemble à une amélioration de la santé et du bien-être de tous.
Les États membres se sont engagés à collaborer au niveau intersectoriel dans le but d’accroître la compréhension et de renforcer les synergies politiques pour exercer une influence bénéfique sur la santé et améliorer l’équité en santé.
L’une des réussites immédiates de la plate-forme fut l’établissement d’un partenariat entre l’OMS et l’UNESCO pour la création d’un centre collaborateur de l’OMS pour la recherche en éducation et en santé et de la chaire UNESCO « Éducation & Santé ».
Je mentionnerai également, comme autre résultat positif, l’engagement pris par l’ensemble de 1 400 Villes-santé de l’OMS de la Région européenne afin que toutes leurs écoles deviennent des Écoles-santé de l’OMS.
Maladies non transmissibles et facteurs de risque
En ce qui concerne les grands problèmes de morbidité, nous sommes en passe d’atteindre la cible de Santé 2020 consistant à réduire la mortalité prématurée globale imputable aux quatre principales maladies non transmissibles de 1,5 % par an jusqu’en 2020.
L’autre bonne nouvelle est que la réduction de la charge des maladies non transmissibles constitue désormais une priorité mondiale, avec la tenue de réunions de haut niveau au Siège des Nations Unies à New York et la prise d’engagements à cet égard.
Santé 2020 a anticipé sur cette question en mettant l’accent sur l’adoption d’une approche intégrant les facteurs de risque, la prise en charge des cas de maladies non transmissibles et la mise en place de systèmes de santé réactifs.
Il s’agit là d’un autre exemple d’impact mondial exercé par le travail mené dans la Région.
Pourtant, tout n’est pas rose, et il nous reste des défis à relever. Hélas, comme l’a dit le directeur général, consommation de tabac et d’alcool diminue trop lentement dans la Région, et la prévalence du surpoids et de l’obésité augmente rapidement. Il est peu probable, malheureusement, que l’on puisse atteindre les objectifs fixés, et la réalisation de nouveaux progrès dans ces domaines constitue une priorité absolue dans la Région pour les années à venir.
Maladies transmissibles
Nous avons accompli d’importants progrès dans la lutte contre les maladies transmissibles en nous attaquant aux obstacles liés aux systèmes de santé, et en nous concentrant sur les populations à haut risque et les groupes vulnérables.
En 2015, et s’agit là d’un réel succès, nous sommes devenus la première Région à n’enregistrer aucun cas de paludisme indigène.
Comme l’indique la Déclaration d’Achgabat, le maintien de l’absence de cas exigera un engagement politique durable, des ressources ainsi qu’une vigilance constante.
Nos efforts de lutte contre la tuberculose ont été efficaces : de 2013 à 2017, la Région européenne a été, de toutes les Régions de l’OMS, celle où l’on a observé la baisse la plus rapide de l’incidence de la tuberculose, le nombre de nouveaux cas pour 100 000 habitants étant passé de 36 à 30. Les taux de dépistage de la tuberculose ont augmenté et des progrès ont été réalisés dans les résultats thérapeutiques : le nombre de décès est passé de 4,1 à 2,6 pour 100 000 habitants.
En 2017, la Région a également organisé à Moscou la première Conférence ministérielle mondiale de l’OMS « Mettre fin à la tuberculose ».
Celle-ci a abouti à la Déclaration de Moscou, qui a constitué une contribution à la Réunion de haut niveau des Nations Unies pour mettre fin à la tuberculose en 2018, et dans laquelle les intervenants se sont engagés à mener une action multisectorielle visant à garantir l’accès universel aux soins et à la prévention, à obtenir un financement accru et durable, à favoriser la recherche et l’innovation et à mettre en place des mécanismes pour suivre les progrès.
Des avancées ont été réalisées dans la Région en termes d’augmentation du nombre de personnes bénéficiant d’un traitement contre le VIH/sida et d’élimination de la transmission de la mère à l’enfant. Pourtant, l’incidence croissante du VIH constitue une préoccupation majeure, et un cinquième des personnes séropositives de notre Région n’ont toujours pas conscience de leur état.
En juillet 2018, j’ai invité les ministres de la Santé des pays d’Europe orientale et d’Asie centrale à un dialogue politique à Amsterdam. Nous nous sommes mis d’accord à cette occasion sur les moyens d’intensifier et de soutenir les interventions fondées sur des données probantes afin de mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030. D’excellent progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre de la feuille de route convenue.
La résistance aux antimicrobiens figure aussi parmi les priorités. Lorsque j’ai pris mes fonctions en 2010, j’ai fait de cette problématique une priorité pour la Région. Le plan d’action régional adopté en 2011 fut non seulement le premier du genre, mais a contribué à faire de la résistance aux antimicrobiens une priorité mondiale. Le Plan d’action mondial contre la résistance aux antimicrobiens a d’ailleurs été approuvé par l’Assemblée mondiale de la santé en 2015.
Je me dois maintenant de mentionner la vaccination. Dans l’ensemble, nous avons constaté une réduction spectaculaire de l’incidence de la rougeole et de la rubéole, et l’absence de poliomyélite a été maintenue dans la Région.
Pourtant, depuis le début de 2017, la Région est en proie à une grave flambée épidémique de rougeole, et le nombre de pays concernés ne cesse de croître.
J’insiste ici sur l’importance vitale de l’engagement politique et de la sensibilisation du public au problème et à ses conséquences dévastatrices, ainsi que de l’élaboration de ripostes politiques plus efficaces face au phénomène de réticence à la vaccination.
Je remercie chaleureusement notre protectrice, Son Altesse Royale la princesse héritière de Danemark, pour son soutien à la vaccination et à la contribution que les vaccins apportent à notre santé et à notre bien-être.
Systèmes de santé
Je voudrais à présent aborder le thème du renforcement des systèmes de santé centrés sur la personne et des capacités de santé publique. Dans ce domaine, nous nous sommes concentrés sur la mise en application d’un nouveau Cadre d’action européen pour la prestation coordonnée et intégrée des services de santé.
Tous les cinq ans, nous avons réexaminé et célébré la Déclaration d’Alma-Ata sur les soins de santé primaires dans notre Région, dans le but de maintenir les soins de santé primaires au centre de notre programme.
La Déclaration d’Astana a donné un souffle nouveau à ce projet. Elle a été adoptée lors d’une réunion mondiale tenue en octobre 2018 à Astana, au Kazakhstan, pour marquer le 40e anniversaire de la Déclaration d’Alma-Ata.
En juin 2018, nous avons célébré le 10e anniversaire de la Charte de Tallinn et avons organisé une nouvelle réunion de haut niveau à Tallinn pour faire le point sur la concrétisation de notre objectif d’offrir à tous des services intégrés et centrés sur la personne. Mes remerciements vont à Marc Danzon pour la première réunion de Tallinn.
Une autre réunion qui a eu un caractère très novateur a été la réunion régionale de haut niveau « La riposte des systèmes de santé face aux maladies non transmissibles : l’expérience de la Région européenne », qui a eu lieu à Sitges, en Espagne, en 2018, et qui a été un forum au sein duquel les décideurs politiques ont pu échanger leurs expériences nationales sur le renforcement des systèmes de santé pour de meilleurs résultats dans le domaine des maladies non transmissibles.
Lors de cette réunion, on a évoqué le rôle des systèmes de santé, qui doivent permettre à la personne de gérer son propre état de santé, amener un recul des maladies non transmissibles et conférer un rôle plus important aux professionnels de santé pour le dépistage et la gestion de ces maladies. Tous ces thèmes ont été abordés dans le document final de la conférence.
Maintenant, plus que jamais, nous concentrons notre attention sur l’instauration de la couverture sanitaire universelle.
La Charte de Tallinn affirmait qu’« il est inacceptable, aujourd’hui, de devenir pauvre en raison d’un mauvais état de santé ».
Notre directeur général a ajouté la notion essentielle d’accès aux services de santé, en déclarant : « Personne ne devrait tomber malade ou mourir du seul fait qu’il est pauvre ou qu’il ne peut pas accéder aux services de santé dont il a besoin ».
En lien avec ces idées, une réunion importante s’est tenue à Oslo en 2013, pour examiner l’impact de la crise économique sur la santé et sur les systèmes de santé dans toute la Région.
Cette conférence a été l’occasion de débattre des politiques permettant de réagir, d’échanger les enseignements acquis et de convenir de moyens à employer par les pays pour être mieux préparés à affronter l’avenir.
Depuis lors, nous avons redoublé d’efforts pour recueillir des bases factuelles justifiant la couverture sanitaire universelle, en lançant un nouveau programme de travail afin d’étudier la couverture, l’accès et la protection financière dans la Région, et notamment l’impact des paiements directs ruineux.
Notre équipe du Bureau de Barcelone continue d’encadrer les travaux sur la couverture sanitaire universelle et la protection financière avec, entre autres, des analyses sur les paiements directs et des cours phares sur le financement de la santé et le renforcement des systèmes de santé pour aider à gérer les maladies non transmissibles.
Un dernier point sur les systèmes de santé, pour lequel j’ai un intérêt particulier. Je suis persuadée, tout comme le directeur général, que la numérisation des systèmes de santé est l’un des éléments clés pour la concrétisation de la couverture sanitaire universelle.
En février 2019, nous avons tenu à Copenhague un important Colloque sur l’avenir des systèmes de santé numériques dans la Région européenne.
Cette réunion nous a aidés à comprendre que de nouvelles normes et réglementations sont nécessaires pour assurer la sécurité et la transparence, faire en sorte que les services de santé numériques soient sûrs et accessibles à tous, et prévenir le mésusage des technologies.
Préparation aux situations d’urgence
La sécurité sanitaire est une importante dimension de la couverture sanitaire universelle. Comme l’a dit le directeur général, « la couverture sanitaire universelle et la sécurité sanitaire sont les deux faces d’une même médaille ».
La préparation aux situations d’urgence sanitaire de tout type et à l’application du Règlement sanitaire international est un élément majeur des capacités de la santé publique, dont j’ai fait l’une de mes priorités.
En outre, le Bureau régional a mis en pratique l’évaluation des principales capacités nationales, en employant des outils à usage facultatif, à savoir des exercices de simulation, des examens a posteriori et des contrôles externes.
Nous avons réagi à deux situations d’urgence prolongées dans la Région, et le Bureau régional continue à diriger et coordonner les travaux avec nos partenaires et grâce à nos bureaux sur le terrain, en Turquie et en Ukraine.
Environnement
Je voudrais passer maintenant à l’instauration de communautés résilientes et d’environnements de soutien.
Les communautés résilientes réagissent de manière proactive à des situations nouvelles ou à l’adversité, se préparent aux changements économiques, sociaux et environnementaux et sont plus aptes à faire face aux crises et aux difficultés.
L’environnement au sens large est également un déterminant fondamental de la santé qui, selon les estimations, concourrait à près de 20 % de la mortalité totale dans la Région.
Nous avons besoin de stratégies générales de santé publique pour la prévention primaire et de politiques intersectorielles pour aborder les thèmes de la mauvaise qualité de l’air, de la mauvaise qualité de l’eau et de l’assainissement, des produits chimiques dans l’environnement, des conditions de logement, des expositions professionnelles et de l’impact des situations d’urgence liées au climat, un point qui revêt désormais une importance cruciale.
La série de conférences ministérielles du processus européen Environnement et santé constitue une plate-forme unique pour les politiques intersectorielles, qui réunit les secteurs et partenaires concernés pour déterminer les politiques et interventions en matière d’environnement et de santé.
Je remercie la Tchéquie d’avoir accueilli la sixième conférence ministérielle à Ostrava, en 2017.
La Déclaration d’Ostrava a démontré la volonté des dirigeants européens d’agir dans le domaine de l’environnement et de la santé pour atteindre les ODD.
Elle a également soutenu les buts de Santé 2020, en mettant l’accent sur l’instauration d’environnements favorables et de communautés résilientes.
Collaborer avec les États membres
J’ai pris conscience de la nécessité essentielle, pour mettre réellement en œuvre Santé 2020 dans toute la Région, de nous assurer un crédit auprès de nos États membres en rendant le travail du Bureau régional plus digne d’intérêt, en stimulant la participation et la confiance, et en améliorant la gouvernance.
L’un des moyens d’y parvenir était de renforcer la gouvernance, et donc le rôle du Comité régional et du Comité permanent du Comité régional dans le processus décisionnel et la supervision.
Nous avons également apporté un appui stratégique et technique aux États membres, en tenant compte de leur contexte national et de leurs difficultés, en écoutant, en suscitant leur participation et en répondant à leurs besoins avec efficacité et efficience.
Notre objectif était de trouver les moyens d’aider les États membres à développer leurs capacités pour relever les défis avec les aptitudes, les connaissances, les partenariats, les réseaux et les relations nécessaires.
Nous avons étendu nos accords de collaboration avec les pays et renforcé les capacités de nos bureaux de pays, des bureaux géographiquement dispersés (GDO) et des autres bureaux situés en dehors du siège de Copenhague.
Nous nous sommes toujours efforcés d’« être là » pour les pays au moment et à l’endroit où ils avaient besoin de nous, par exemple pour les débats parlementaires très importants sur la santé et autres événements et réformes des pays sur la santé, ainsi que pour les concertations relatives aux politiques.
Faire évoluer le Bureau régional comme moteur de l’action de santé publique au XXIe siècle
Jusqu’ici, Mesdames et Messieurs, j’ai examiné l’impact sanitaire des activités du Bureau régional à l’extérieur. Au sein du Bureau régional, comment avons-nous atteint nos objectifs et obtenu nos résultats ?
Lorsque j’ai pris mes fonctions de directrice régionale, l’une des grandes priorités était de voir le Bureau régional devenir le centre d’excellence vers lequel on se tourne pour la santé publique en Europe.
Nous voulions aussi introduire des stratégies globales pour la santé, les tester, les faciliter et en être la force motrice.
Nous avons œuvré pour généraliser le concept de la gouvernance pour la santé, en essayant d’établir des modèles de gouvernance conçus pour renforcer la santé, l’équité et le bien-être.
À cet égard, la mise au point de l’Outil d’évaluation pour la gouvernance en matière de santé et de bien-être a été une étape clé.
Nous avons conforté les compétences techniques dans les domaines où les pays avaient exprimé un besoin, par exemple le financement de la santé et la protection financière, l’anticipation des besoins de santé, la migration et la santé et la santé de l’homme, pour n’en citer que quelques-uns.
Nous avons renforcé nos bureaux de pays grâce à des représentants de l’OMS nommés à l’échelle internationale et collaborant au sein des équipes de pays des Nations Unies, dans l’esprit de la réforme des Nations Unies.
Nous nous sommes efforcés de créer de solides fonctions d’appui, ouvrant des possibilités, et d’instaurer un financement durable, et nous avons ainsi tracé une voie plus praticable à long terme pour le Bureau régional.
Nous avons travaillé d’arrache-pied dans le domaine de la collecte de fonds, pour renforcer l’appui à nos programmes techniques.
Nous nous sommes aussi employés à renforcer les partenariats et les réseaux, ainsi qu’à maintenir durablement les GDO et à en créer de nouveaux à Moscou et Almaty.
Nous sommes reconnaissants aux États membres qui ont généreusement offert d’accueillir des GDO. Ils ont concouru à assurer la présence de capacités techniques suffisantes et durables pour les domaines prioritaires de notre travail.
Constituer des partenariats stratégiques et des réseaux
Je crois fermement en la pertinence d’une collaboration avec des partenaires et de réseaux regroupant des États membres qui partagent les mêmes idées. Il est un fait que nous ne pouvons concrétiser Santé 2020 à nous seuls.
J’étais donc déterminée à élargir et à approfondir notre collaboration avec des partenaires, à faire abstraction de la concurrence pour établir des politiques cohérentes, une responsabilité collective, un sentiment de faire partie d’un projet commun, et des mécanismes adoptés conjointement pour suivre les progrès accomplis.
Établir le contact par l’information et la communication
Aujourd’hui, plus que jamais, il est capital de faire connaître notre projet, nos objectifs et nos politiques pour contribuer à une meilleure compréhension et à un engagement plus ferme, et aider à promouvoir la littératie en santé.
Cela veut dire qu’il faut donner à chaque personne, dans la Région et au-delà, un accès à des informations sanitaires compréhensibles et utiles.
Nous avons travaillé d’arrache-pied pour amplifier et élargir la portée de l’action du Bureau régional par une présence renforcée sur le Web et dans les médias sociaux.
L’application de réseautage social que, je l’espère, vous utilisez tous pendant ce Comité régional est un exemple de ce type d’innovation.
Investir dans les personnes
Pour faire avancer toutes ces idées, il fallait travailler avec notre personnel dévoué, motivé, compétent et assidu à la tâche.
J’ai encouragé sa participation active à l’élaboration et à la concrétisation de Santé 2020, et créé un environnement permettant une mise en œuvre efficace.
En veillant à l’équilibre entre les sexes et les zones géographiques, j’ai donné la priorité au recrutement et à la fidélisation d’un personnel motivé qui pourra emmener l’Organisation vers demain.
Je voulais qu’il y ait de meilleures possibilités de formation et j’étais particulièrement désireuse de renforcer notre programme pour les stagiaires.
J’ai mis en place de meilleures procédures pour la gestion interne et les finances, et mieux établi les responsabilités.
Recherche en santé et application des connaissances
Ces dix dernières années, les bases factuelles ont toujours été un élément clé de notre travail.
J’ai insisté sur le fait que Santé 2020 était fondée sur les meilleures bases factuelles disponibles – des bases factuelles accessibles, compréhensibles, utiles et reconnues comme étant fiables.
La série des rapports de synthèse du Réseau des bases factuelles en santé a été une importante innovation, qui continue à transformer en options stratégiques les éléments de preuve publiés.
La très utile série consacrée à la migration et à la santé, publiée en 2018, en est un exemple récent.
Le Réseau pour des politiques inspirées de bases factuelles est une autre innovation lancée au Bureau régional en octobre 2012, dans le cadre d’une initiative mondiale menée par l’OMS pour soutenir le transfert et la transposition des bases factuelles.
L’avenir
Mesdames et Messieurs, Santé 2020 arrivera bientôt à son terme, mais grâce aux solutions qu’il a proposées, ce cadre politique a devancé et soutenu des innovations plus récentes, telles que les ODD, le treizième PGT et la transformation de l’OMS.
À présent, l’ensemble des politiques, des documents stratégiques et des outils sont en harmonie, pour nous permettre d’enregistrer de réels progrès.
La santé est un choix politique
Comme nous l’avons souligné tout au long de mon mandat de directrice régionale, la santé est, en fin de compte, un choix politique, et pour parvenir à l’améliorer de manière équitable, ce qui est notre but à tous, nous avons besoin d’un haut degré d’engagement politique.
C’est pour cette raison que j’accueille avec tant d’enthousiasme la démarche de notre directeur général, qui tend la main aux dirigeants politiques et aux décideurs des États membres au plus haut niveau, pour s’assurer de leur soutien et de leur leadership. C’est la clé du succès.
Pour améliorer la santé, il faut des mesures multisectorielles
La santé est complexe, et son amélioration est un processus complexe et non linéaire. Le besoin d’une analyse et de données scientifiques doit être replacé dans des contextes sociaux et politiques d’une complexité, d’une imprévisibilité et d’une ambiguïté croissantes.
Nous devons agir sur de multiples déterminants et à de multiples niveaux, par le biais de mécanismes politiques et structurels, ainsi que d’interventions sur les comportements.
Nous avons besoin ici de nouveaux mécanismes organisationnels et institutionnels pour développer, mettre en œuvre et financer les interventions multisectorielles requises.
Plus de ressources pour la santé, un investissement pour l’avenir
Toutes les bases factuelles disponibles indiquent que des investissements dans la santé produisent un rendement élevé sous la forme d’un développement durable.
Il ressort clairement des données probantes que de nombreuses mesures dans le domaine de la santé sont extrêmement rentables en soi et permettent des économies en aval.
Nous devons véhiculer ces messages au plus haut niveau dans les sphères politiques, stratégiques et financières.
Couverture sanitaire universelle
Le fait qu’une réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle se tiendra la semaine prochaine à l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York, est une excellente nouvelle.
Cette réunion, dont le thème est « La couverture sanitaire universelle : œuvrer ensemble pour un monde en meilleure santé », réunira des chefs d’État, des dirigeants du monde politique et du monde de la santé, des décideurs politiques et des défenseurs de la couverture sanitaire universelle, afin de plaider en faveur de la santé pour tous. Cela donnera encore plus d’élan à l’amélioration équitable de la santé, qui est notre objectif.
Nous devons également nous concentrer sur la promotion de la santé et la prévention, avec des institutions et des capacités de santé publique visionnaires, nouvelles et plus efficaces.
Systèmes de santé
Nos systèmes de santé doivent être ouverts à l’innovation pour créer des solutions nouvelles et mieux coordonnées, de haute qualité et centrées sur la personne, au profit de la santé publique. Ces solutions doivent être organisées suivant les meilleurs principes.
Nous devons exploiter au mieux les possibilités offertes par les nouvelles technologies, notamment les stratégies préventives et prédictives, et les possibilités ouvertes par la numérisation, le « big data » et l’intelligence artificielle pour l’épidémiologie et la gestion des patients.
Qu’en est-il de l’OMS ?
Je suis persuadée que, confrontés à tous ces défis, nous avons besoin d’une OMS forte, efficiente, compétente et réactive, qui soit un centre d’excellence mondial pour la santé, avec un personnel hautement qualifié et doté des moyens d’agir.
C’est l’objectif de notre transformation de l’OMS, et je pense que celle-ci réussira grâce à notre effort collectif.
Conclusion
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de conclure sur une note plus personnelle et plus lyrique.
Notre santé s’est améliorée, mais à un degré largement insuffisant. J’ai la conviction que nous avons les connaissances, les politiques et les moyens de faire mieux, tant dans l’absolu qu’en matière de lutte contre les inégalités face à la santé, qui laissent des cicatrices dans nos sociétés.
Nous devons continuer à promouvoir la santé et à investir dans celle-ci, car c’est un facteur essentiel pour le développement global de nos sociétés.
Je suis convaincue que vous trouverez la volonté politique de faire de la santé un objectif politique majeur et un indicateur du succès politique.
Un dernier commentaire.
À chaque génération, les membres du personnel de l’OMS s’efforcent de préserver et de promouvoir les valeurs, les démarches et l’impact de l’Organisation, puis de passer le témoin à leurs successeurs qui poursuivront leur tâche.
Lorsque notre tour est venu, en 2010, Santé 2020 est devenue la plate-forme qui nous a permis d’apporter notre contribution.
Je crois réellement que la voix et l’action des responsables actuels et futurs de la santé publique, dans les 53 pays de notre Région européenne, ont été démultipliées par notre travail de collaboration et notre expérience collective au cours de ces dix dernières années.
Je pense que dans toute la Région européenne, nous avons, ensemble, apporté une contribution remarquable à la défense de la santé publique et à l’avènement de la santé pour tous, et que nous avons positionné la santé à l’ordre du jour politique, tant dans la Région que dans le monde.
Je voudrais vous remercier tous pour tout votre travail et vos efforts !
Ce fut un immense privilège d’être votre directrice régionale. J’entame maintenant le processus de transfert de ce mandat au prochain directeur régional ou à la prochaine directrice régionale et à tout son personnel.
Je suis sûre que la personne qui me succèdera poursuivra la tâche à accomplir et je lui souhaite plein succès dans ce travail.
Merci beaucoup pour votre attention.