Journée mondiale contre l’hépatite : faire de l’élimination de l’hépatite une réalité
Le monde doit éliminer l’hépatite virale en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. En d’autres termes, il faudra réduire, jusqu’en 2030, 90 % des nouveaux cas d’infection et 65 % de la mortalité due à cette maladie.
Plus de 400 personnes meurent chaque jour des suites de l’hépatite virale dans la Région européenne de l’OMS, et ce nombre ne cesse de croître. Selon des estimations, plus de 15 millions de personnes sont chroniquement infectées par le virus de l’hépatite B, et 14 millions le sont par le virus de l’hépatite C. Dans la Région, environ deux tiers des cas d’infection chronique par le virus de l’hépatite sont observés en Europe orientale et en Asie centrale.
En 2017, la Journée mondiale contre l’hépatite, organisée le 28 juillet de chaque année, a pour thème « Éliminer l’hépatite ». Elle rend hommage aux efforts déployés aux niveaux mondial, régional et national afin de lutter contre l’hépatite virale, et fournit une occasion unique de sensibiliser davantage le public à cette maladie dévastatrice, en préconisant une disponibilité accrue des services de dépistage, des traitements et des mesures de prévention, ainsi que l’amélioration de l’accès à ces derniers.
Le virus de l’hépatite B
Le vaccin est efficace à 95 % dans la prévention de l’infection par le virus de l’hépatite B (VHB) et de ses conséquences chroniques, notamment le cancer du foie. Or, si les programmes de vaccination universelle contre le VHB ciblant les enfants (première dose administrée à la naissance) ont permis dans une très large mesure de réduire le nombre d’infections, il reste fort à faire.
Il est en effet essentiel d’accroître la couverture vaccinale systématique contre l’hépatite B. En 2017, 48 des 53 États membres de la Région européenne de l’OMS ont mené des activités de vaccination universelle contre le VHB, mais seulement 26 ont vacciné tous les nouveau-nés ; les 22 autres pays ont, quant à eux, commencé à vacciner à partir de l’âge de 2 mois.
Le virus de l’hépatite C
L’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) peut se transmettre de 3 manières :
- au cours de l’injection de drogues, par le partage du matériel d’injection ;
- dans le cadre des soins de santé en raison de la réutilisation ou de la stérilisation inadéquate de l’équipement médical, en particulier les seringues et les aiguilles ;
- dans certains pays, par transfusion de sang et de produits sanguins n’ayant pas fait l’objet d’un dépistage.
Les nouveaux médicaments antiviraux peuvent guérir plus de 95 % des personnes atteintes de l’infection par le VHC, ce qui réduit considérablement le risque de complications et de décès. Sans traitement, le risque de développer une cirrhose du foie est de 15 à 30 % sur une durée de 20 ans chez les personnes souffrant de l’infection par le VHC.
Il n’existe à l’heure actuelle aucun vaccin contre le VHC, et la prévention de l’infection s’effectue par la réduction de l’exposition au virus dans les services de soins de santé et chez les populations à haut risque, comme chez les consommateurs de drogues par injection. Parmi les mesures préventives efficaces, il convient de mentionner le dépistage (y compris chez les donneurs de sang et d’organes), les mesures efficaces de lutte anti-infectieuse et de réduction des risques (notamment les programmes d’échange de seringues et d’aiguilles) et le recours à des pratiques d’injection sûres dans les services de soins de santé.
Quand une stratégie nationale inspire les efforts d’élimination : le cas de la Géorgie
Afin de réaliser des progrès réels et durables en vue de l’élimination de l’hépatite virale, les États membres doivent élaborer des stratégies nationales intégrées. La Géorgie, un pays caractérisé par un nombre élevé de cas d’infection par le VHC, montre comment l’objectif d’élimination peut être atteint en adoptant un plan national efficace à ce sujet.
En avril 2015, la Géorgie est devenue le premier pays de la Région européenne de l’OMS à approuver un programme national de lutte contre le VHC ainsi qu’une stratégie d’élimination à long terme. Cette dernière a contribué à l’amélioration du suivi et de la surveillance, ainsi que des activités de lutte et de prévention contre les infections dans leur ensemble. Elle a également permis de développer la prestation de services de dépistage, de diagnostic et de traitement de l’hépatite C.
Afin de célébrer la Journée mondiale contre l’hépatite, le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, en collaboration avec le ministère géorgien du Travail, de la Santé et des Affaires sociales, organise une réunion à Tbilissi pour examiner et partager les enseignements tirés du programme géorgien d’élimination de l’hépatite C.
La prévention comme étape essentielle de l’élimination : les cas de la Norvège et du Royaume-Uni
Afin de contrer la menace d’infection par le VHB, il importe d’adopter une approche intégrée englobant la prévention des infections contractées juste avant ou après la naissance et pendant l’enfance, ainsi qu’à l’adolescence et à l’âge adulte.
Dans la Région européenne de l’OMS, la Norvège et le Royaume-Uni sont les derniers pays en date à avoir ajouté la vaccination contre l’hépatite B à leur calendrier de vaccination systématique : la Norvège offre ce vaccin depuis février 2017, et le Royaume-Uni proposera un vaccin hexavalent, incluant l’hépatite B, aux enfants nés après le 1er août 2017, ce dernier étant administré à l’âge de 2 mois. Grâce à la protection offerte contre ce virus par ces 2 nouveaux pays à l’ensemble de leur population, la Région se rapproche de son objectif d’endiguement de l’infection par le VHB, conformément au Plan d’action européen pour les vaccins 2015-2020. Veuillez consulter le lien ci-dessous pour de plus amples informations sur la vaccination contre l’hépatite B dans la Région.
Améliorer l’accès au traitement : le cas de la République de Moldova
Bien que les nouveaux médicaments antiviraux puissent guérir la plupart des personnes infectées par l’hépatite C, leur prix est souvent inabordable. La République de Moldova a accompli d’importants progrès dans l’amélioration de l’accès à ces médicaments. En 2016, l’OMS a mis à jour ses lignes directrices relatives aux traitements et aux soins de l’hépatite C, qui recommandent vivement le recours à des antiviraux à action directe. Le Centre pour les achats centralisés en santé de la République de Moldova a ensuite collaboré avec l’OMS afin de trouver les moyens de rendre plus abordables les médicaments contre l’hépatite C. Une procédure de passation de marchés a dès lors été mise en place pour l’introduction de médicaments génériques.
Avant l’engagement de cette procédure, environ 7 000 personnes étaient inscrites sur les registres et en attente de traitement, et environ 300 à 400 personnes étaient traitées chaque année. Depuis 2016, 3 000 personnes se sont déjà vu administrer les nouveaux antiviraux à action directe, et une deuxième campagne sera bientôt lancée. Pour en apprendre davantage sur les efforts mis en œuvre en République de Moldova pour améliorer l’accès aux traitements contre l’hépatite C, veuillez visionner la vidéo à droite de l’écran.
Plusieurs pays de la Région européenne de l’OMS, de la Géorgie au Royaume-Uni, prennent des mesures afin que l’élimination de l’hépatite virale devienne bientôt une réalité.