La prévention et de la maîtrise de la COVID-19 en prison et dans d’autres lieux de détention

Les personnes privées de leur liberté, comme les personnes en prison et incarcérées dans d’autres lieux de détention, sont plus vulnérables à la flambée de maladie à coronavirus (COVID-19). Les détenus vivent dans un environnement de promiscuité, et peuvent donc constituer une source d’infection, d’amplification et de propagation des maladies infectieuses à l’intérieur comme à l’extérieur des prisons.

À mesure que la pandémie se propage, la lutte contre la COVID-19 devient plus difficile en prison et dans d’autres lieux de détention, et nécessite l’adoption d’une approche pansociétale. Les efforts déployés pour lutter contre la COVID-19 dans la communauté risquent d’échouer si de solides mesures de lutte anti-infectieuse ainsi que l’administration d’un dépistage, d’un traitement et de soins ne sont pas également assurés dans les prisons et les autres lieux de détention.

La santé en prison fait partie intégrante de la santé publique de manière à ce que personne ne soit laissé de côté. Dans le cadre de l’action de santé publique, l’OMS a mis au point, en collaboration avec ses partenaires, un ensemble de nouveaux supports sur la préparation, la prévention et la maîtrise de la COVID-19 en prison et dans les autres lieux de détention.

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Pourquoi les détenus sont-ils particulièrement vulnérables à la COVID-19 ?

Les personnes en prison et incarcérées dans d’autres lieux de détention vivent dans un environnement fermé et des conditions de promiscuité, des facteurs qui facilitent la transmission des maladies. Leur charge de morbidité pré-existante est aussi plus importante et leurs conditions de santé sont plus mauvaises que celles de la population générale. Les détenus sont souvent plus exposés à des risques tels que le tabagisme, une mauvaise hygiène et une défense immunitaire faible en raison du stress, d’une mauvaise alimentation ou de maladies existantes. Tous ces facteurs rendent les détenus plus vulnérables aux infections.


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Toutes les personnes condamnées et nouvellement incarcérées devraient-elles faire l’objet d’un dépistage ?

Toutes les personnes nouvellement incarcérées devraient être soumises à un dépistage de la fièvre et des symptômes des voies respiratoires inférieures. Une attention particulière doit être accordée aux personnes atteintes de maladies contagieuses. Si elles présentent des symptômes compatibles avec la COVID-19, ou si la COVID-19 a déjà été diagnostiquée et ces personnes sont toujours symptomatiques, elles doivent être placées en isolement médical jusqu’à ce qu’un nouvel examen médical et un nouveau dépistage soient possibles.


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Toutes les personnes nouvellement incarcérées devraient-elles être mises en quarantaine pendant 14 jours ?

Il est plus rentable de soumettre les personnes nouvellement incarcérées à un test de dépistage. Un isolement médical inutile a des effets négatifs sur la santé mentale.


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Le personnel pénitentiaire devrait-il être soumis à un dépistage ?

Un système de triage pour évaluer les risques individuels et le dépistage de la fièvre et des symptômes des voies respiratoires inférieures devrait être mis en place pour le personnel pénitentiaire, notamment le personnel de surveillance et le personnel de santé. La raison doit être d’empêcher ou de limiter l’émergence de cas de COVID-19 dans les prisons.


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Qu’en est-il des visiteurs – devraient-ils être soumis à un dépistage ?

Le triage, l’évaluation des risques et/ou le dépistage au point d’entrée des prisons devraient s’appliquer aux visiteurs et à tous ceux qui pénètrent dans la prison, indépendamment de la présence de cas suspects dans la communauté. L’évaluation des risques consiste à collecter des informations sur tout antécédent de toux et/ou d’essoufflement, sur les voyages effectués récemment ou dans les régions touchées, et sur les contacts éventuels avec des cas confirmés au cours des 14 derniers jours.


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Les visites devraient-elles être autorisées dans les prisons durant la flambée de COVID-19 ?

Les décisions de limiter ou de restreindre les visites doivent tenir compte de l’impact sur le bien-être mental des personnes incarcérées et des niveaux accrus d’anxiété que peut provoquer la séparation avec les amis, la famille et le monde extérieur. Comme l’interdiction des visites pour protéger les lieux de détention contre la COVID-19 peut entraîner des actes de violence, d’autres mesures facilitant les visites sans contact, comme la vidéoconférence (par exemple, via Skype), doivent être envisagées.


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Les organismes d’inspection devraient-ils se voir refuser l’accès aux prisons ?

Même en cette période de flambée de COVID-19, les organismes d’inspection dont la mission est de prévenir la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants doivent avoir accès à toutes les personnes privées de liberté en prison et dans d’autres lieux de détention (y compris les personnes en isolement), conformément aux dispositions du mandat des organismes concernés.


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Les détenus présentant des symptômes devraient-ils être isolés ?

Toute personne présentant des symptômes doit être mise en isolement médical jusqu’à ce qu’un examen plus approfondi et, si nécessaire, un dépistage soient effectués. Si un isolement initial est important en milieu carcéral, les cas doivent être évalués et faire l’objet d’une hospitalisation s’ils sont graves.


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Que faut-il faire si une peine prend fin pendant la période de quarantaine d’un individu ?

Les autorités sanitaires pénitentiaires doivent s’assurer que la personne libérée a un endroit où se rendre pour maintenir la quarantaine. Les autorités locales doivent être informées de la libération des détenus concernés afin d’assurer un suivi.


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Que faut-il faire lorsqu’un détenu testé positif (ou qui attend les résultats d’un test) est transféré dans un hôpital (ou un autre établissement médical) ?

L’établissement d’accueil doit être informé du statut COVID-19 de la personne (confirmé ou suspecté) afin qu’il puisse assurer un isolement approprié.


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Quelles sont les principales mesures préventives susceptibles d’être adoptées en prison ?

Huit mesures principales sont recommandées :

  1. un dépistage et une évaluation des risques doivent être mis en place pour toutes les personnes entrant en prison ;
  2. des mesures similaires doivent être adoptées lorsque les personnes sont libérées ;
  3. le nettoyage et la désinfection de l’environnement doivent avoir lieu au moins une fois par jour ;
  4. l’hygiène individuelle et le lavage des mains doivent être encouragés, notamment en fournissant le matériel et l’équipement nécessaires à cette fin (pour toutes les personnes présentes en prison, y compris le personnel) ;
  5. l’information et la communication sur l’hygiène respiratoire doivent être assurées ;
  6. une solution doit être apportée au problème de la surpopulation carcérale ;
  7. un plan d’action, précisant qui est responsable de la mise en œuvre d’une action particulière, le calendrier de mise en œuvre, et comment et par qui cette mise en œuvre sera assurée, doit être adopté afin de traiter les cas suspects et confirmés ; et
  8. toutes les personnes concernées doivent être au courant des plans d’urgence.


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Les prisons disposent-elles de suffisamment d’équipements de protection ?

Les équipements de protection individuelle sont partout en nombre insuffisant, et il est important qu’ils soient utilisés de manière appropriée dans tous les contextes afin de pouvoir y recourir en priorité lorsque cela est nécessaire. Les pouvoirs publics devraient envisager d’accorder la priorité voulue aux prisons et autres lieux de détention, étant donné la grande vulnérabilité de la population carcérale, et garantir la disponibilité et la livraison des fournitures essentielles.


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Toutes ces mesures ont-elles pour seul but d’éviter que les personnes incarcérées ne tombent malades ?

Ces mesures sont recommandées pour empêcher l’émergence de cas de COVID-19 dans les prisons, pour limiter la propagation de l’infection en milieu carcéral et pour réduire la possibilité de propagation des prisons vers le monde extérieur. La santé en prison fait partie intégrante de la santé publique. En d’autres termes, si l’on ne peut empêcher l’émergence de cas de COVID-19 en milieu carcéral, cela aura des conséquences négatives sur l’ensemble de la société.


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Pourquoi la société devrait-elle se préoccuper de la santé des condamnés ?

Les droits de toutes les personnes touchées par la flambée de COVID-19 doivent être respectés, et toutes les mesures de santé publique doivent être mises en œuvre sans discrimination d’aucune sorte. Selon la législation internationale relative aux droits de l’homme, il incombe à l’État de veiller à ce que les personnes incarcérées en prison et dans d’autres lieux de détention bénéficient des mêmes normes de soins de santé que la population générale, sans discrimination fondée sur leur statut juridique.


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Que doit-on faire en cas de surpopulation carcérale ?

Que doit-on faire en cas de surpopulation carcérale ?


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La connaissance des plans d’urgence devrait-elle être limitée aux ministères responsables des prisons ?

Les plans d’urgence doivent être communiqués à toutes les parties concernées, y compris les membres du personnel et les personnes incarcérées, afin d’apaiser autant que possible les craintes et l’anxiété inutiles.


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Quel serait l’impact potentiel d’une hausse des cas de COVID-19 dans les prisons ?

Une éruption soudaine de cas de COVID-19 en prison mettrait une pression intense sur le système de soins de santé. Par conséquent, la capacité du système serait submergée par les besoins de centaines ou de milliers de personnes actuellement incarcérées.


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