Premier guide pratique de l’OMS en vue de renforcer l’action sanitaire face à la migration en Europe
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Dr Santino Severoni
Coordinateur Santé publique et migration
Bureau régional de l’OMS pour l’Europe
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Courriel : severonis@who.int
Ms Sara Barragán Montes
Conseillère technique Santé publique et migration
Bureau régional de l’OMS pour l’Europe
UN City, Marmorvej 51
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Copenhague, 15 décembre 2016
Plus d’un million de réfugiés et de migrants sont arrivés en Europe par la mer en 2015. L’année 2016 affiche une mortalité record chez ces voyageurs, dans la mesure où plus de 4 700 personnes ont jusqu’à présent trouvé la mort ou ont été portées disparues en mer. L’afflux soudain de réfugiés et de migrants peut perturber l’ensemble du système de santé des pays de transit et de destination si ces derniers ne sont pas adéquatement préparés. Les problèmes de santé dont souffrent les réfugiés et les migrants sont certes similaires à ceux du reste de la population, mais beaucoup d’entre eux sont atteints de maladies physiques et psychologiques associées à l’exposition aux conflits et à la violence au départ, ainsi qu’aux conséquences de leur voyage et des conditions de vie à l’arrivée.
Le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe a mis au point un guide pratique, le premier du genre, afin d’aider les pays à analyser et à améliorer leurs capacités sanitaires et leurs premières interventions face aux importants mouvements migratoires.
« Lorsque les réfugiés et les migrants ont commencé à débarquer en masse dans plusieurs pays d’Europe après avoir traversé la Méditerranée, nous avons compris qu’il fallait mettre au point un outil sanitaire pour faire face à cette situation exceptionnelle », a déclaré le docteur Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe. « Nous avons désormais publié le premier guide détaillé traitant des aspects sanitaires de la migration et nous l’avons jusqu’à présent mis à l’essai dans 11 pays. Nous encourageons les pays situés aux avant-postes de la migration à utiliser cet outil pour protéger la santé des nouveaux arrivants et de la population locale en adhérant aux principes de l’équité, de la solidarité, des droits humains et de la dignité. »
Répondre aux besoins sanitaires des migrants et des populations locales
Le nouveau guide pratique, publié avec le soutien de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), constitue un instrument concret visant à garantir que les réfugiés, les migrants et la population locale bénéficient des mêmes possibilités d’accès aux soins de santé et ce, conformément au cadre politique européen Santé 2020 et au Programme de développement durable à l’horizon 2030.
« La migration, qu’elle soit volontaire ou forcée, est devenue un enjeu majeur pour la communauté internationale. Elle ne doit pas être considérée comme un problème à résoudre mais plutôt comme une réalité à affronter et une opportunité à gérer », a expliqué l’ambassadeur William L. Swing, directeur général de l’OIM. « Étant donné l’énorme contribution que les migrants apportent à la société comme au pays d’accueil, ils devraient pouvoir s’épanouir en toute sécurité dans le cadre d’une migration ordonnée et digne. Cet outil important aidera les États membres à prendre en charge la santé des migrants, et à promouvoir un accès équitable aux services de santé nécessaires comme partie intégrante des droits humains et des pratiques de santé publique saines. »
« Le guide s’inscrit dans le prolongement de la stratégie et du plan d’action de la Région européenne, qui proposent une intervention globale, concrète et pratique à cet égard, et s’inspirent de l’expérience acquise l’an passé dans ce domaine et des nombreux enseignements que l’on a pu en tirer » a ajouté Steven Corliss, directeur de la Division de la gestion et de l’appui aux programmes du HCR. « L’accès garanti des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants aux soins de santé constitue une composante majeure de toute intervention durable, axée sur les solutions et bénéfique pour tous. Cette initiative témoigne en outre de la volonté des pays à « ne laisser personne de côté », conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030. »
Les problèmes de santé découlant du mouvement migratoire
Parmi les problèmes de santé les plus fréquents auxquels doivent faire face les réfugiés et les migrants nouvellement arrivés, il convient de mentionner :
- l’hypothermie, la déshydratation, les traumatismes, les brûlures pendant le voyage par voie maritime ou terrestre ;
- les complications liées à la grossesse et à l’accouchement, notamment les risques accrus de mortalité néonatale ;
- les conséquences sanitaires de l’exposition à la violence, à l’exploitation et à la traite ;
- les infections respiratoires et les maladies gastro-intestinales, en particulier chez les enfants, en raison des mauvaises conditions de vie, d’une hygiène précaire et du dénuement, qui sont également à l’origine d’infections cutanées ;
- les troubles mentaux et les conditions psychosociales, ou l’aggravation des maladies chroniques à l’arrivée, notamment en raison de l’interruption des soins.
Le nouveau guide pratique de l’OMS s’inspire de données d’expérience et de méthodes fondées sur des bases factuelles afin d’aider les pays à résoudre ces problèmes. En outre, il contient des recommandations en vue d’estimer les coûts économiques des interventions et des éventuelles tensions sociales, et de faire face aux risques sanitaires des professionnels participants aux opérations de sauvetage, de soins et d’installation des migrants.
Les interventions du système de santé face à la migration
Pour mener une intervention appropriée face à la migration, il faut que le système de santé y soit bien préparé et dispose des capacités nécessaires à cette fin. Grâce à ce guide pratique, l’OMS aide les pays à renforcer les six fonctions interdépendantes de leur système de santé, conformément à la stratégie et au plan d’action européens sur la santé des migrants et des réfugiés :
- un leadership solide et une bonne gouvernance, moyennant des réglementations et des cadres stratégiques ;
- un personnel de santé qualifié pour s’occuper de personnes de cultures et de langues différentes, possédant divers antécédents épidémiologiques et ayant probablement subi des événements traumatisants ;
- une utilisation judicieuse et équitable des produits médicaux, des vaccins et des technologies ;
- des systèmes d’information sanitaire efficaces afin de pouvoir répondre aux besoins des nombreux nouveaux arrivants en matière de santé ;
- des mécanismes durables de financement de la santé permettant d’assurer des soins pour tous, tout en évitant les coûts inutiles ;
- la mise en œuvre d’interventions sanitaires sûres et efficaces par l’application des normes et des protocoles.