Communiqué de presse conjoint de l’OMS/Europe et de l’ECDC: Chaque heure, la tuberculose est diagnostiquée chez 30 patients dans la Région européenne. Il est temps de faire de la tuberculose une maladie du passé
Pour de plus amples informations du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, veuillez contacter :
Liuba Negru
Tél. : +45 45 33 67 89
Courriel : negrul@who.int
Fax : +45 45 33 70 01
Site Web : www.euro.who.int
Pour de plus amples informations du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), veuillez contacter :
Service de presse de l’ECDC
Tél. : +46 (0) 8 58 60 16 78
Courriel : press@ecdc.europa.eu
Fax +46 858 60 10 01
Site Web : www.ecdc.europa.eu
Copenhague/Stockholm, 19 mars 2019
Le dernier rapport OMS/ECDC intitulé Tuberculosis surveillance and monitoring in Europe 2019 (2017 data) [Surveillance et suivi de la tuberculose en Europe 2019 (données de 2017)] révèle que malgré une baisse générale du nombre de personnes atteintes de tuberculose, la maladie demeure un important défi de santé publique dans la Région. Sur les 275 000 nouveaux cas diagnostiqués et de rechute, on estime que 77 000 personnes souffrent de tuberculose multirésistante (tuberculose-MR) difficile à traiter. Les États membres de l’Union européenne et de l’Espace économique européen (UE/EEE) s’en sortent mieux, avec seulement 1 041 cas de tuberculose-MR signalés. Cependant, la plupart des pays de la Région, notamment de nombreux pays de l’UE/EEE, ont du mal à traiter efficacement leurs patients.
« La tuberculose peut être évitée et guérie. Il est temps d’agir maintenant pour mettre fin à la tuberculose d’ici 2030. Si nous n’agissons pas rapidement et de manière décisive, les souches pharmacorésistantes de la maladie vont renforcer leur emprise sur l’Europe. Malgré les défis et les menaces auxquels nous sommes confrontés, je pense que l’Europe a tout le potentiel nécessaire pour montrer la voie. Nous disposons des connaissances scientifiques et des technologies, de professionnels de santé qualifiés, ainsi que d’un engagement politique de haut niveau à ne laisser personne de côté. Nous avons donc ce qu’il faut pour éradiquer la tuberculose », a déclaré le docteur Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe.
Le docteur Vytenis Andriukaitis, commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire, a en outre ajouté : « bien que la tuberculose soit une ancienne maladie, et qu’elle puisse être évitée et guérie, elle cause encore trop de souffrances et de décès chez de nombreux habitants de l’Union européenne et au-delà. La lutte contre la tuberculose a constitué une priorité mondiale en 2018, et les dirigeants du monde entier se sont engagés à mobiliser les efforts pour y mettre fin. Cette dynamique doit être mise à profit pour lutter contre la tuberculose sous tous ses angles et à tous les niveaux. La Commission s’est engagée à aider les États membres de l’UE à atteindre, d’ici 2030, l’objectif d’éradiquer la tuberculose dans le cadre plus large du programme de développement durable. Même si nous sommes sur la bonne voie, des efforts soutenus centrés sur la personne sont primordiaux pour débarrasser l’Europe et le monde de la tuberculose ».
Le docteur Andrea Ammon, directrice de l’ECDC, croit en la capacité de l’UE/EEE à améliorer la situation à cet égard : « nous pouvons mettre fin à la tuberculose d’ici 2030. Cependant, comme la charge de cette maladie varie considérablement dans la Région, nous devrons adapter nos approches en fonction des pays. L’ECDC continuera d’offrir un soutien sur mesure aux pays et de coordonner les efforts au-delà des frontières. »
La récente réunion de haut niveau des Nations Unies sur la lutte contre la tuberculose, qui s’est tenue en septembre 2018, a donné de l’espoir au monde entier dans la mesure où les dirigeants mondiaux ont intensifié leur engagement à mettre fin à la tuberculose d’ici 2030, conformément aux objectifs de développement durable (ODD). Cet engagement politique doit désormais se traduire par des mesures concrètes.
Nouvel espoir pour le traitement de la tuberculose pharmacorésistante
Jusqu’à présent, le diagnostic de la tuberculose-MR signifiait pour les patients le début d’un plan thérapeutique exténuant de deux ans. Les nouvelles recommandations de l’OMS pour le traitement de la tuberculose-MR prévoient l’administration de médicaments plus sûrs et plus efficaces avec moins de risques d’effets secondaires graves, ainsi qu’un nouveau schéma thérapeutique pour une efficacité accrue.
Ce changement constitue une amélioration heureuse pour les pays de l’UE/EEE qui s’efforcent de traiter efficacement les patients résistants aux médicaments. En 2017, seulement 45 % des patients atteints de tuberculose-MR et 28 % de ceux atteints de tuberculose ultrarésistante (TB-UR) (la forme la plus résistante de la maladie) ont été traités avec succès.
Les tests de diagnostic doivent absolument être réalisés sans attendre
Il est essentiel de poser rapidement un diagnostic approprié. Plus tôt le patient est diagnostiqué, plus vite son traitement peut commencer, ce qui permet de soulager les souffrances et de prévenir la transmission de la maladie. Le nouveau rapport indique qu’un peu plus de la moitié des patients tuberculeux nouvellement notifiés ont subi les tests de diagnostic rapide recommandés par l’OMS. Pour améliorer les diagnostics et garantir l’adoption d’approches thérapeutiques adéquates, il importe également de disposer des capacités au niveau national afin de dépister au plus tôt la tuberculose pharmacorésistante.
Dans l’ensemble, la situation de la Région européenne s’améliore trop lentement pour mettre fin à la tuberculose d’ici 2030. Afin d’atteindre la cible de l’ODD relative à la tuberculose, de nouvelles approches intersectorielles sont nécessaires, les outils actuels doivent être utilisés plus efficacement et une approche des soins centrés sur la personne doit absolument être adoptée.